Carlos de nouveau condamné à perpétuité pour quatre attentats

Carlos de nouveau condamné à perpétuité pour quatre attentats

Le Vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, figure ...
© 2013 AFP

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Le Vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, figure du terrorisme international des années 70 et 80, a été condamné mercredi en appel à la réclusion criminelle à perpétuité avec 18 ans de sûreté pour quatre attentats commis en France il y a trente ans.

C'était la peine maximale encourue, compte-tenu de la loi à l'époque des faits. Elle est identique à celle prononcée en première instance, en décembre 2011.

L'Allemande Christa Fröhlich, ancienne militante d'extrême-gauche, absente et jugée pour un seul de ces attentats, est acquittée, comme en 2011.

«Un pourvoi en cassation sera certainement déposé», a indiqué l'un des avocats de Carlos, Me Isabelle Coutant-Peyre, en dénonçant une condamnation «sans l'ombre d'une preuve par une magistrature qui se déconsidère».

Ilich Ramirez Sanchez «vient de faire une nouvelle victime, la justice», a déploré Me Francis Vuillemin, son autre conseil.

Carlos, 63 ans, est incarcéré en France depuis près de vingt ans après son arrestation au Soudan par la police française en août 1994. Il purge déjà une peine de réclusion criminelle à perpétuité prononcée en 1997 pour le meurtre de trois hommes, dont deux policiers, à Paris en 1975.

La période de sûreté prononcée mercredi, durant laquelle le condamné ne peut bénéficier d'aucun aménagement de sa détention, peut avoir un impact sur ses chances d'obtenir à moyen terme une remise en liberté, en conditionnelle par exemple.

Un débat juridique risque de s'engager sur le point de départ de cette période de sûreté, l'arrestation ou la condamnation.

«Combattant !»

Mais les perspectives de Carlos sont aussi compromises par la posture de cet ancien communiste devenu militant de la cause palestinienne, qui continue de s'autoproclamer «Révolutionnaire professionnel».

Il revendique avoir tué «1.500 personnes» dont «plusieurs dizaines» de ses mains à la tête de l'ORI (Organisation de révolutionnaires internationalistes), son groupe fondé dans les années 70 et n'en conçoit aucun regret.

«Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des combattants !», a encore martelé mercredi ce senior coquet, en jean et blouson de cuir, qui a conclu six semaines d'audience par une prise de parole de quatre heures pour dénoncer un procès «irrégulier».

Si Carlos assume la responsabilité de plusieurs opérations violentes, comme la prise d'otage des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à Vienne en 1975, il nie toute implication dans les quatre attentats à l'explosif pour lesquels il a été condamné.

Le 29 mars 1982, une bombe explosait dans un train Paris-Toulouse faisant 5 morts et 28 blessés. Le 22 avril, l'explosion d'une voiture piégée devant le siège du magazine Al Watan Al Arabi, rue Marbeuf à Paris, tuait une personne et en blessait 66.

Les deux autres attentats ont été commis le 31 décembre 1983 à la gare Saint-Charles de Marseille (2 morts et 33 blessés) et contre un TGV Marseille-Paris à Tain-L'Hermitage (3 morts et 12 blessés).

Selon l'accusation, le mobile de ces attentats était d'obtenir la libération de la compagne allemande de Carlos Magdalena Kopp et du Suisse Bruno Bréguet, arrêtés à Paris en février 1982 avec des armes et des explosifs.

Quelques jours plus tard, un courrier au ministre de l’Intérieur réclamait leur libération «dans un délai de trente jours», ultimatum assorti de «menaces de guerre» contre la France. Les empreintes digitales de Carlos étaient identifiées sur le document.

L'ouverture des archives des services secrets des anciens pays communistes d'Europe de l'Est, où Carlos et ses acolytes s'étaient réfugiés au début des années 80, a fourni les principaux éléments à charge du dossier.

Une instruction, toujours en cours à Paris, pourrait le ramener devant les assises comme organisateur présumé d'un attentat commis dans la capitale, il y a plus longtemps encore: celui contre le Drugstore Saint-Germain, en septembre 1974, qui fit deux morts et trente-quatre blessés.

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