Un «mur des cons» du Syndicat de la magistrature suscite l'indignation

Un «mur des cons» du Syndicat de la magistrature suscite l'indignation

Des images filmées dans le local syndical du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) montrant plusieurs dizaines de photos de personnalités regroupées sous le titre "mur des cons" provoquaient mercredi indignation et condamnations.
© 2013 AFP

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Des images filmées dans le local syndical du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) montrant plusieurs dizaines de photos de personnalités regroupées sous le titre «mur des cons» provoquaient mercredi indignation et condamnations.

Y figurent par exemple Brice Hortefeux, Michèle Alliot-Marie, Nadine Morano, le magistrat Philippe Courroye, le criminologue Alain Bauer, l'ancien ministre et ex-entraîneur du XV de France Bernard Laporte, Alain Minc, Jacques Attali...

Dénonçant cette «liste noire» judiciaire qui «peut faire craindre la mise en place d'une justice politique», Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP chargé de l'emploi des forces de sécurité, dit avoir reçu «avec dégoût et effarement» ces images, diffusées sur le site Atlantico.

«Ce pilori judiciaire pourrait faire sourire s'il n'était pas organisé par des magistrats ayant prêté serment, qui mettent en examen, jugent et condamnent», écrit-il dans un communiqué, précisant que cette affaire avait été évoquée au bureau politique de l'UMP. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, sera interrogée mercredi après-midi «par des parlementaires pour saisine du Conseil supérieur de la magistrature (CSM)», précise-t-il.

L'Institut pour la justice (IPJ), association classée à droite, s'est également déclaré «indigné» par ce «mur des cons», sur lequel «figurent de nombreuses pesonnalités politiques, mais aussi des criminologues reconnus, des hauts magistrats, d'anciens gardes des Sceaux, des syndicalistes policiers et des dirigeants associatifs», dont son propre secrétaire général.

L'IPJ, qui demande «la dissolution» du SM, «n'a pas de mots pour qualifier l'indécence morale de la présence» sur ce mur de Jean-Pierre Escarfil, «père de Pascale, violée et assassinée par Guy Georges», ajoute l'association.

Sur Twitter, Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), syndicat majoritaire dans la profession, a dit sa «surprise attristée d'être sur le mur des cons du SM». «On est toujours le con de quelqu'un, dit la maxime», philosophe-t-il, tout en ajoutant: «La magistrature n'a pas besoin de ça».

«Ce sont des images prises à notre insu dans un lieu privé, notre local syndical, qui n'est pas accessible au public», a souligné la présidente du SM, Françoise Martres, interrogée par l'AFP, en qualifiant ce mur de «défouloir» et d'action de «potache».

«Ce mur a été fait à une ancienne époque, sous l'ère Sarkozy, où les magistrats étaient attaqués de toutes parts», a-t-elle ajouté, en déplorant que ces images aient été filmées «par des journalistes qui n'ont pas respecté leur parole».

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