L'Eurogroupe décide d'un plan de 10 milliards d'euros pour Chypre

L'Eurogroupe décide d'un plan de 10 milliards d'euros pour Chypre

Avec Reuters

Avec Reuters

Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord ce samedi sur un plan d'aide de 10 milliards d'euros pour Chypre auquel les banques devront participer via une ponction de 9,9% sur les dépôts, a annoncé un responsable de la zone euro.

Au terme d'une réunion de près de dix heures à Bruxelles, les dirigeants européens qui étaient entourés de ceux de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, ont validé le principe d'une hausse du taux d'imposition des sociétés de 10% à 12,5%. «C'est fait», a indiqué ce responsable européen qui a précisé que les dépôts inférieurs à 100.000 euros ne seraient ponctionnés qu'à 6,75% et que les intérêts des dépôts seraient aussi taxés.

En deçà des 17 milliards d'euros préalablement envisagés

Chypre devrait aussi participer à ce plan via un programme de privatisation qui pourrait concerner son opérateur télécoms. Le montant du plan d'aide est bien en deçà des 17 milliards d'euros préalablement envisagés et se rapproche de la fourchette de 10 à 13 milliards d'euros évoquée par le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem cette semaine.

Fortement exposée à la crise grecque, Chypre a sollicité en juin 2012 une aide pour recapitaliser ses banques et financer ses dépenses publiques au cours des trois prochaines années. Un accord n'avait cependant pas pu être scellé avec le précédent gouvernement et les négociations se sont intensifiées avec l'accession au pouvoir d'un nouveau gouvernement conservateur.

Trop grande place du système bancaire

Pour certains dirigeants européens comme le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, les difficultés de Chypre résultent de la trop grande place prise par son système bancaire dont les actifs représentent huit fois le PIB du pays. Chypre a aussi fait un geste envers les dirigeants de l'Union européenne en acceptant un audit indépendant de la manière dont les banques chypriotes appliquent les lois anti-blanchiment.

Ces dernières sont soupçonnées d'avoir blanchi des fonds en provenance de Russie. C'est pour cette raison que des responsables allemands, appuyés par les Pays-Bas et la Finlande, voulaient que les déposants des banques chypriotes, parmi lesquels figurent nombre d'hommes d'affaires britanniques et russes, supportent eux aussi le coût d'un renflouement.