Activités de Lafarge en Syrie: Trois cadres du cimentier placés en garde à vue
ENQUETE•Ils risquent une mise en examen pour financement du terrorisme et mise en danger d’autrui…H. B.
L’enquête visant le groupe Lafarge progresse. Trois cadres du cimentier français, entendus par le Service national de la douane judiciaire (SNDJ), ont été placés ce mercredi en garde à vue, selon des sources proches de l’enquête.
Certaines de ces personnes en garde à vue avaient déjà été entendues lors de l’enquête préliminaire. La justice cherche à établir d’éventuelles responsabilités pénales. Ils risquent une mise en examen pour « financement du terrorisme» et « mise en danger d’autrui ».
Une perquisition le mois dernier au siège du groupe à Paris
L’enquête, menée depuis juin par trois juges d’instruction des pôles financiers et antiterroristes de Paris, doit déterminer si le géant du ciment a transmis ou non de l’argent à certains groupes, notamment l’EI, pour continuer à faire fonctionner en 2013 et 2014, malgré le conflit, la cimenterie de Jalabiya (nord du pays).
Les enquêteurs cherchent aussi à savoir si des responsables de l’entreprise en France, qui a fusionné en 2015 avec le Suisse Holcim, ont eu connaissance de tels accords et du danger qu’ils ont pu faire courir aux employés syriens sur place. Une information judiciaire a été ouverte par le Parquet de Paris en juin dernier et une perquisition a déjà eu lieu le mois dernier au siège du groupe à Paris.