PROCESPrison avec sursis requis contre des salariés de PSA après une «séquestion»

PSA: Cinq mois avec sursis requis contre neuf salariés après une «séquestration» à Poissy

PROCESLe jugement a été mis en délibéré au 20 décembre...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Cinq mois de prison avec sursis ont été requis jeudi au tribunal correctionnel de Versailles à l’encontre de neuf salariés de PSA, dont huit délégués CGT, soupçonnés d’avoir séquestré un chef d’équipe à l’usine de Poissy (Yvelines).

Au cours d’une audience de quatre heures, le tribunal est revenu sur la matinée du 17 février au cours de laquelle un salarié CGT de l’usine automobile, revenu d’un arrêt maladie après un accident domestique, s’est vu attribuer un poste qui ne convenait pas selon lui à ses restrictions médicales.

Après avoir été soigné à l’infirmerie, il se rend vers 10 heures, avec huit délégués CGT, dans le bureau de son chef d’équipe. Selon ce dernier, les neuf salariés se sont « engouffrés » dans son bureau d’une surface de « 10 à 12 m²», l'un d’entre eux se plaçant devant la porte fermée.

Pour la procureur, les syndicalistes se sont comportés « en délinquants »

Le plaignant rapporte alors s’être senti « oppressé », « emprisonné », alors qu’on lui parlait « de façon extrêmement agressive et menaçante ». Les délégués avancent qu’ils ont été « invités » par le chef d’équipe à entrer dans son bureau, où, malgré l’exiguïté des lieux, ils ont eu une discussion « calme », « sans agressivité », à l’issue de laquelle le chef d’équipe a « reconnu » ne pas avoir « respecté la réglementation ».

« Dans ce dossier, vous avez à juger d’un véritable coup de force », a estimé la procureure Fabienne Bonnet. « Ce 17 février, les prévenus » ne se sont pas « comportés en syndicalistes » mais « en délinquants », a-t-elle déclaré, requérant cinq mois de prison avec sursis pour chacun des prévenus.

Entre 350 et 500 personnes devant le tribunal pour dénoncer la « répression syndicale »

« Les envolées d’imagination du parquet ne pourront pas suffire, et le simple fait d’être nombreux ne pourra pas suffire », a répliqué l’avocate des parties civiles, Me Marie-Laure Dufresne-Castets : « Des faits, des éléments démontrés, vous n’avez rien de tout ça ». Le jugement a été mis en délibéré au 20 décembre.

Jeudi matin, entre 350 et 500 personnes selon les sources s’étaient rassemblées devant le tribunal en soutien aux salariés et pour dénoncer la « répression syndicale ». Parmi elles figuraient notamment les députés de La France insoumise Clémentine Autain et Eric Coquerel et les ex-candidats d’extrême gauche à la présidentielle Nathalie Arthaud et Philippe Poutou.