«Les chevaliers de Baphomet 5», de Charles Cecil ou la revanche d’un geek

«Les chevaliers de Baphomet 5», de Charles Cecil ou la revanche d’un geek

JEU VIDEO – Le premier épisode de «Les chevaliers de Baphomet 5: La Malédiction du Serpent» vient de sortir sur PC et Mac…
Joël Métreau

Joël Métreau

A 51 ans, sa passion pour le jeu vidéo est toujours intacte. Le Britannique Charles Cecil appartient au cercle des créateurs qui ont accompagné la naissance de ce média. Lui a participé au succès du jeu d’aventures «à la point’n’click» dans les années 1990, comme «Myst » et «Monkey Island».

Ce francophile a écrit son premier jeu d’aventures en 1981 sur son Sinclair ZX81. «On nous disait qu’il avait plus de puissance que les ordinateurs qui ont permis d’atterrir sur la Lune», s’amuse-t-il. «C’était 1 kiloctet de mémoire vive pour les programmes, mon iPhone en a pour 64 Gigaoctets.» En 1990, il crée son studio, Revolution Software. Six ans plus tard sort sur PC le premier chapitre des «Chevaliers de Baphomet.»




L’histoire qui met un couple en prise avec l’Ordre des Templiers connaît le succès et plusieurs suites. «Beaucoup de nos fans sont convaincus que Dan Brown a dû à jouer à la série. Mais je ne peux pas le dire moi-même car ses avocats sont mieux payés que les miens», sourit-il. Pour adapter son film Da Vinci Code en jeu vidéo, le réalisateur américain Ron Howard en vient à consulter Charles Cecil. Qui renonce à s’impliquer dans le projet.

«J’en voulais particulièrement à Sony»

Pourtant les temps sont durs pour Revolution Software, car le jeu d’aventures en point’n’click tombe en désuétude, surtout lorsqu’il est réalisé en deux dimensions. «J’en voulais particulièrement à Sony d’avoir tué le genre», ironise le Britannique. Avec la sortie de la PlayStation, en 1995, «tout le monde est obsédé par la 3D». On lui dit qu’il a un pied dans le passé.

Mais un objet vient en sauveur: l’iPhone d’Apple, avec son écran tactile, idéal pour explorer les décors du doigt. Le jeu original sort sur iOS: il est téléchargé plus de 5 millions de fois. «Nous avons retrouvé notre public, c’était formidable», s’exclame Charles Cecil. Il tient enfin sa revanche. «Les distributeurs ne voulaient plus que des jeux mainstream». Avec le numérique, il s’en affranchit désormais.

Un projet sur Kickstarter

En août 2012, il lance sur Kickstarter un projet de financement participatif pour créer «Les Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent». Quelque 14.000 personnes, qui lui ont apporté près de 770.000 dollars (environ 567.875 euros), ont répondu à l’appel.

Enfin, le jeu d’aventures et d’énigmes sort ce mercredi sur PC et MAC. Pas entièrement prêt pour Noël, alors il le divise en deux parties. «La première partie fait 7 à 8h, beaucoup de jeux durent moins longtemps. Vous aurez deux jeux pour le prix d’un», explique-t-il sur un ton de bateleur. On y retrouve les héros récurrents de la série, George l’avocat et Nicole la journaliste. Mais pas de Templiers, devenus has-been.

La découverte des écrits gnostiques

Entre-temps, Charles Cecil s’est plongé dans le gnosticisme et les écrits de cette doctrine de sectes chrétiennes. La découverte de manuscrits de l’antiquité en Nag Hammadi, en Egypte sert d’arrière-fond au scénario du jeu. Dans ces écrits, ce qui l’a intéressé, «c’est l’histoire du jardin d’Eden où le Serpent libère l’homme d’un Dieu jaloux et lui donne la connaissance. Des écrits qui moquent Dieu. Je me suis dit: c’est de la dynamite.» Oui, Charles Cecil aime bien les histoires de revanche.

En deux parties et prévu sur iOS et Android

«Les chevaliers de Baphomet 5: La Malédiction du Serpent» est disponible dès maintenant sur PC, Linux et Mac via Steam et GOG.com, au prix de 22,99€ (le prix inclut l’achat du deuxième épisode prévu pour début 2014). Une version Playstation Vita sera disponible prochainement, tout comme les versions sur iOS et Android qui suivront l’année prochaine.