Le créateur du jeu «The Last of Us», Christophe Balestra, évoque une «relation père-fille»

INTERVIEW – Christophe Balestra, codirecteur du studio Naughty Dog, raconte «The Last of Us», qui sort le 14 juin sur PS3...

Joel et Ellie, les héros du jeu vidéo «The Last of Us», créé par le studio Naughty Dog. - Sony / Naughty Dog

Joel Metreau

Publié le 07/06/2013 à 18h08 • Mis à jour le 07/06/2013 à 16h22

Nous sommes en train d'y jouer:«The Last of Us» est un jeu vidéo formidable, qui sort sur PlayStation 3 le 14 juin. Le Français Christophe Balestra est le codirecteur du studio américain Naughty Dog , à l'origine des trois jeux «Uncharted» sur PS3. Il livre quelques éléments sur ce blockbuster considéré par la critique comme l'un des meilleurs titres de l'année.

Est-ce un énième jeu de zombies?

Ah non! D'abord ce ne sont pas des zombies, mais des infectés, par le cordyceps fungus, un champignon qui affecte des espèces animales. On avait vu un reportage sur la BBC qui nous a vraiment inspirés. Que se passerait-il s'il attaquait vraiment les humains? Et que deviendrait l'humanité après, en 2033? Sans accès à l'électricité, à l'eau courante et au gaz... Comment la nature regagnerait son territoire?

un reportage sur la BBC

ize="2">>Oui, tout comme «The Walking Dead» et le film No Country for old men pour la tension. Comment survivre avec une seule cartouche?

Dans quels environnements l'histoire se déroule-t-elle?

Dans les environnements urbains et dans la nature, car il s'agit d'une traversée des Etats-Unis. On voulait souligner le contraste entre la perte de l'humanité et la beauté de la nature qui regagne ce qu'elle a perdu. Mais il s'agit aussi du contraste entre deux personnages, Joel et Ellie, que tout oppose. Joel a 40 ans, a beaucoup perdu, c'est un contrebandier. Ellie, 14 ans, a grandi dans une de ses zones de quarantaine que l'armée contrôle. Joël se retrouve malgré lui à prendre en charge cette fille. Il est désabusé, alors qu'elle va s'émerveiller de voir une montagne, un lac, des animaux... On voulait aussi explorer une relation père-fille.

Pourquoi le joueur incarne Joel et pas Ellie?

On a envie que les gens puissent vivre les émotions à travers les yeux de Joel, ainsi qu'au travers de personnages qu'ils vont rencontrer. Mais nous avons voulu rendre Ellie autonome. Elle va fouiller les lieux traversés, car les vivres sont rares. Elle va aussi aider Joel, par exemple avec les puzzles. Cette interaction va soutenir le rythme du jeu.

Comment est racontée l'histoire?

Pas uniquement au travers des cinématiques. En se baladant, Ellie va réagir à des choses qu'elle va voir. Ils ont des conversations pendant qu'on joue, la narration doit continuer pendant le gameplay. Raconter une histoire de bout en bout est pour nous très important.

En quoi consiste le gameplay?

Il y a des moments de tensions où on doit se battre contre des infectés ou des humains. On peut aussi décider de s'infiltrer, sans tuer personne. Mais il y a aussi des moments où on a le temps pour fouiller l'environnement et s'émerveiller de ce qu'on voit.

La nature a une grande part dans le jeu, est-ce compliqué de la représenter?

Oui, car il y a beaucoup de détails. C'est notre quatrième jeu sur cette console, donc on atteint les limites. Au niveau technique, on a repris une grosse partie du moteur des précédents jeux. On a aussi changé l'intelligence artificielle pour que Ellie soit intéressante. Les ennemis réagissent en groupe et se coordonnent entre eux. L'éclairage nous a demandé beaucoup de travail, car il s'agit d'un monde sans électricité.

Vous serez présent à l'E3?

Oui, ça va être très intéressant. Sony a un gros avantage grâce à ses développeurs incroyables qui vont faire des jeux exclusifs pour la PS4: les studios Sucker Punch, Guerilla Games, Media Molecule, Santa Monica et nous. Mais on va voir ce que Microsoft va annoncer à l'E3...