Le chocolat, la pizza et les frites sont des drogues dures
ALIMENTATION•Une étude révèle que ces aliments créent une dépendance…A.Ch.
Avaler toute une tablette de chocolat, manger de la pizza quatre fois par semaine ou reprendre trois fois des frites: ces comportements relèvent d’une addiction qui vient d’être démontrée par l’université du Michigan. Dans cette première étude portant sur l’addiction alimentaire, les scientifiques américains ont montré que les aliments transformés pouvaient créer une dépendance. La pizza, le chocolat et les frites sont les drogues les plus dures que l’on puisse trouver dans notre assiette.
De précédentes études sur des animaux avaient déjà démontré que des aliments très transformés ou auxquels on ajoute des graisses et des glucides raffinés, comme dans le pain blanc et le sucre, peuvent susciter des comportements d’addiction. Chez les humains, on sait maintenant que certaines personnes peuvent développer une dépendance à ces aliments souvent très salés, sucrés ou gras. A l’inverse, des aliments comme le riz complet ou le saumon n’ont pas pu être associés à des phénomènes de dépendance.
Traiter l’obésité comme une addiction au tabac ou à l’alcool
Parmi les personnes ayant participé à l’étude, celles qui présentent les symptômes d’une addiction alimentaire ou qui ont un indice de masse corporelle élevé ont avoué avoir plus de problèmes pour se contrôler face à des aliments transformés. Certains pourraient être sensibles à l’aspect «récompense» de ce genre de nourriture, estime la chercheuse Erica Schulte, qui a mené l’étude. «Si les propriétés de certains aliments sont associées à une consommation compulsive pour certaines personnes, cela pourrait modifier nos règles nutritionnelles et les initiatives publiques concernant le marketing de ces aliments auprès des enfants», explique-t-elle.
Nicole Avena, co-auteur de l’étude, estime que cette étude est «un premier pas dans l’identification d’aliments spécifiques et de leurs propriétés qui peuvent susciter des comportements d’addiction. Cela pourrait changer notre manière de traiter l’obésité. Il ne s’agirait plus de se priver de certains aliments mais d’adopter des méthodes utilisées pour se désintoxiquer du tabac, de l’alcool ou de la drogue.»