POLITIQUEPologne: Mateusz Klinowski, consommateur de drogues déclaré et nouveau maire de Wadowice, la ville de Jean-Paul II

Pologne: Mateusz Klinowski, consommateur de drogues déclaré et nouveau maire de Wadowice, la ville de Jean-Paul II

POLITIQUE«J'ai déclaré que je consommais des drogues et je le maintiens», a martelé le nouvel élu...
Bérénice Dubuc

B.D. avec AFP

Professeur de droit, philosophe, activiste local et consommateur de drogues déclaré, Mateusz Klinowski a été élu maire de Wadowice, une ville polonaise de 20.000 habitants, connue principalement pour avoir vu naître en 1920 le futur pape et saint Jean Paul II.

Mateusz Klinowski, 36 ans, à la tête du comité local Initiative Wadowice Libre, a battu dimanche au second tour des municipales sa rivale Ewa Filipiak, depuis 20 ans la maire de la ville natale de Karol Wojtyla, dans le sud de la Pologne. Il a remporté la course avec 57% des voix. «J'ai déclaré que je consommais des drogues et je le maintiens», a-t-il indiqué à l'AFP ce mercredi par téléphone. Il n'a pas précisé de quelles substances il s'agissait.

«En finir avec l'hypocrisie»

«Il faut en finir avec l'hypocrisie omniprésente. Il faut admettre que des gens de référence sont aussi parfois des consommateurs de drogues», explique Mateusz Klinowski, qui participe depuis des années à un mouvement en faveur de la dépénalisation de l'usage de drogues en Pologne où toute possession de stupéfiants est considérée comme un crime.

Dénoncer son engagement en la matière fut la principale arme utilisée par ses rivaux durant la campagne électorale. «Je ne l'ai jamais renié et j'ai gagné en dépit de ces accusations», souligne le nouveau maire qui a axé sa campagne sur la lutte contre la corruption et sur la participation des habitants à l'exercice du pouvoir.

«Finie la politique de façade, on va s'occuper à construire des trottoirs, des réseaux de distribution d'eau et des égouts», insiste le nouveau maire, qui affirme être «la voix radicale de la génération Jean Paul II, dans la ville où tout a coincé». «Concernant la drogue, dans le cadre légal actuel et au niveau de la ville, je ne peux que miser sur la prévention plutôt qu'ignorer le problème», indique-t-il.