«Selfie» a été élu mot de l'année par les dictionnaires Oxford. Cette mode, qui consiste à prendre une photo de soi, souvent en tenant son smartphone à bout de bras, a atteint, selon le «New York Post», un sommet du mauvais goût. Mercredi, le tabloïd new-yorkais a fait sa une sur une jeune femme se tirant le portrait, alors qu'en arrière plan, un homme menaçait de sauter du pont de Brooklyn. Après l'intervention des secours, il est finalement redescendu.

«Alors que de nombreux spectateurs regardaient l'opération dramatique de la police, la photographe, sans scrupule, a tourné le dos à la scène, positionné son téléphone pour viser le pont, et pris une photo», écrit le journaliste dans un article intitulé «Mon selfie avec le mec suicidaire du Brooklyn Bridge». Selon lui, «elle s'est même fendu d'un léger sourire». Quand il s'est approché pour lui demander son nom, elle a répondu «Je ne veux pas (le donner)» et s'est vite éclipsée.

Le «New York Post» mal placé pour donner des leçons

Globalement, la une du quotidien est mal reçue. De nombreux lecteurs estiment que c'est «l'hôpital qui se fout de la charité», alors que le tabloïd joue régulièrement la carte du sensationnalisme et du voyeurisme. L'an dernier, il avait notamment publié la photo d'un homme sur les rails du métro juste avant qu'il ne meure percuté par un train.

Gawker ironise sur une jeune femme «présumée coupable» d'un selfie de mauvais goût mais qui va subir une humiliation publique certaine. Elle ne pourra, a priori, même pas poursuivre le quotidien. Ce dernier n'a pas besoin de son consentement pour une utilisation éditoriale car elle se trouvait dans un lieu public. Le lecteur Cthrult offre, lui, le meilleur commentaire: «Qui prend encore un selfie en contre-plongée? Ça donne un double menton.»