Ces frenchies qui cartonnent à l'étranger
ÉLECTRONIQUE Quand le savoir-faire français s'exporteChristophe Séfrin
Il y a quelque temps, le fondateur de la société Archos sortait de sa réserve. Henri Crohas, le pionnier français des baladeurs et tablettes numériques, tapait du point sur la table pour rappeler son existence au gouvernement.
La raison ? Archos n'avait pas été retenu dans son appel d'offres pour équiper 10 000 étudiants d'une tablette numérique, payée 1 € par jour durant vingt-quatre mois. La France, mauvaise élève en électronique grand public ? Loin s'en faut, d'autant que de nombreuses sociétés comme Archos rayonnent aussi à l'étranger. Le spécialiste du Bluetooth Parrot, les sociétés audio Cabasse, Focal ou Watterfalls, le fabricant de solutions de stockage LaCie, ou encore Hercules et Sagemcom pour ne citer qu'elles, toutes réussissent aussi hors de nos frontières, s'imposant sur le marché « particulièrement difficile de l'électronique grand public », décrit par Henri Crohas. Leur recette ? Il en existe plusieurs. Pour Claudio Galasso, directeur des ventes à l'international de Sagemcom, le numéro 1 européen des décodeurs TV et boîtiers ADSL haut débit, « l'une des clés du succès a été de racheter un réseau de sociétés étrangères permettant de mailler le terrain ». Autre élément : « proposer une rupture technologie, voire esthétique ». C'est le cas du Sixty, un téléphone high-tech au look vintage, déjà vendu dans dix-huit pays. Un point de vue partagé par Guy Bourreau, directeur général adjoint chez Cabasse. Selon lui, « il faut avoir des propositions différenciantes, mais aussi des produits étendards ». Exemples, les enceintes sphériques du constructeur breton. Pour toutes ces marques ambassadrices du savoir-faire national, un autre point commun : la reconnaissance des capacités d'innovation de leur entreprise. « La France, le pays qui a inventé les box Internet, est une idée qui s'exporte. C'est un cheval de Troie qui entraîne une carriole de produits », rappelle-t-on chez Sagemcom. Reste à adapter sa culture d'entreprise à l'export. « Il faut être ouvert et avoir envie d'aller vers… », précise Guy Bourreau chez Cabasse.