INTERNETEBay combat la fraude... jusqu’en Roumanie

EBay combat la fraude... jusqu’en Roumanie

INTERNETLa société américaine fournit de l’aide logistique et juridique pour lutter contre des réseaux très organisés...
B. B.

B. B.

EBay n’a pas de locaux en Roumanie mais des employés spécialisés dans la lutte contre les fraudes. Le pays européen est considéré comme une des principales plateformes mondiales des arnaques sur les sites d’enchères.


La police locale estime les profits détournés à plusieurs millions de dollars. Autant que ce que peut rapporter le crime organisé ou le trafic de drogue. En novembre 2006, le directeur du FBI, Robert Mueller, déclarait ainsi lors d’une visite à Bucarest que la vaste majorité des fraudes commises sur l'Internet étaient «liées à la Roumanie ou à des Roumains».


«Enchère de la deuxième chance»


Si la société californienne, qui sert simplement d’intermédiaire entre les acheteurs, ne perd pas d’argent dans l’affaire, les arnaques nuisent à la crédibilité du site.


«L’enchère de la deuxième chance» est ainsi une des spécialités roumaines. Les fraudeurs ciblent les utilisateurs d’EBay qui sont passés de peu à côté d’un objet. A partir du nom de l’utilisateur, ils essaient de retrouver l’adresse personnelle du client pour lui proposer directement le même produit à un prix équivalent à celui qu’il était prêt à dépenser. Mais le paiement se fait cette fois-ci directement par transfert d’argent aux arnaqueurs.


Aide logistique et formation


«Leurs organisations sont très compartimentées avec un nombre important d’intermédiaires, explique un agent spécial du FBI spécialisé dans la lutte contre ce type de fraudes en Roumanie. Chacun est spécialisé dans une tâche bien précise et communique avec les autres de manière à ne pas se faire prendre.»


Certains répondent aux mails de leurs cibles pendant que d’autres s’occupent des fausses cartes de crédits ou de créer des sites fantômes.


Pour lutter contre ces réseaux, EBay fournit aujourd’hui une importante aide logistique à la police roumaine et aide à la formation des différents acteurs du monde judiciaire. Un partenariat modèle que la société pourrait à l’avenir exporter dans d’autres pays même si les résultats restent encore modestes. En 2006, seules 115 personnes avaient pu être arrêtées.