HIGH TECHL'UE attaque encore Google sur Android

Android: L'UE attaque Google

HIGH TECHLa Commission européenne a révélé la liste de ses reproches à Google, qu’elle accuse « d’abuser de sa position dominante » concernant le système d’exploitation et les applications Android après une enquête ouverte en avril 2015…
Claire Barrois

Claire Barrois

Google dans le viseur de Bruxelles. La Commission européenne a adressé au géant informatique américain une « communication des griefs », soit un acte d’accusation dans le vocabulaire bruxellois, à propos du système d’exploitation Android, qui représente plus de 80 % de parts du marché mondial des smartphones.

La Commission accuse Google « d’abuser de sa position dominante en imposant des restrictions aux fabricants d’appareils Android et aux opérateurs de réseaux mobiles ». La commissaire chargée de la politique de concurrence, Margrethe Vestager, a indiqué : « Au stade actuel de notre enquête, nous pensons que par son comportement, Google prive les consommateurs d’un choix plus large d’applications et de services mobiles et que l’entreprise freine l’innovation émanant des autres acteurs, en violation des règles de concurrence de l’UE. »

Google rejette les accusations

Selon les règles européennes, Google a désormais douze semaines pour répondre à cette « communication de griefs ». Le groupe de Mountain View peut désormais bâtir sa défense, pour éviter une éventuelle sanction : une amende qui peut monter jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel du groupe, soit 7,4 milliards de dollars (en se basant sur les chiffres de 2015).

Google a rejeté les accusations de la Commission, arguant qu' « Android a aidé à promouvoir un écosystème remarquable et durable, ouvert à l’innovation ». « Nous nous réjouissons de pouvoir travailler avec la Commission européenne afin de prouver qu’Android est bon pour la concurrence et pour les consommateurs », a commenté Kent Walker, avocat de Google, dans un bref communiqué.

Les plaignants satisfaits

Parmi les plaignants, l’organisation FairSearch -qui regroupe plusieurs entreprises et organisations, telles que Trip Advisor ou Nokia- a « applaudi » l’offensive de la Commission européenne. « C’est un pas décisif pour mettre fin aux pratiques abusives qui entourent Android », s’est félicité Thomas Vinje, porte-parole de FairSearch, dans un communiqué.

Margrethe Vestager a rejeté en bloc les critiques sur un « acharnement » de la Commission européenne à l’encontre des entreprises américaines en matière de concurrence. « Si la dominance est un abus, alors nous devons régler ce problème… C’est notre mission, peu importe la nationalité de l’entreprise ou de ses propriétaires », a-t-elle rétorqué.

En mai 2009, après neuf ans d’enquête, le géant américain des puces informatiques Intel avait écopé d’une amende de 1,06 milliard d’euros pour entrave à la concurrence, la plus forte amende jamais infligée par Bruxelles à une entreprise.