INTERNETObama met tout son poids derrière la Net neutralité

Obama met tout son poids derrière la Net neutralité

INTERNETLe président américain se dit opposé à la création de «voies rapides»...
Philippe Berry

Philippe Berry

Il s'était fait plutôt discret jusqu'ici, affichant un timide soutien de principe. Lundi, Barack Obama a changé de méthode et a mis tout son poids présidentiel derrière la Net neutralité. Il appelle les autorités compétentes à défendre un «Internet libre et ouvert» . Il détaille sa position dans une vidéo de deux minutes:



La pression sur la FCC

Au printemps, la Commission fédérale des communications avait lancé un grand chantier pour réformer les règles encadrant le fonctionnement d'Internet. Ce régulateur, composé de trois démocrates et deux républicains, s'était notamment dit ouvert à la création de «voies rapides» permettant aux acteurs télécoms d'accélérer des portions du trafic (de Netflix, par exemple) contre rémunération.

Le public s'est massivement mobilisé contre le projet, laissant plus de 4 millions de commentaires sur le site de la FCC, qui avait décidé de rallonger la période de consultations et de revenir sur sa proposition de création de voies rapides.

Changer le statut d'Internet

Pour mieux défendre le Web, Obama appelle à reclassifier Internet en «service de communication» (comme c'était le cas avant 2002) au lieu du statut actuel de «service d'information». Cela permettrait à la FCC d'asseoir son autorité contestée par le Congrès, en faisant d'Internet une ressource similaire à l'eau ou l'électricité.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. L'Electronic Frontier Foundation, qui «défend les libertés civiles dans le monde numérique», estime qu'Obama «voit juste» mais se demande si la FCC «le suivra». Côté politique, le sénateur ultra-conservateur Ted Cruz compare cette proposition à la réforme de la santé d'Obama, estimant qu'Internet «ne devait pas fonctionner à la vitesse gouvernementale». Désormais, la balle est dans le camp de la FCC, qui devrait faire de nouvelles propositions en 2015.

>> Comprendre le débat sur la Net neutralité avec notre décryptage