«GTA V», le succès annoncé de la rentrée

«GTA V», le succès annoncé de la rentrée

JEUX VIDEO – Le dernier épisode de la saga d’action et d’aventure sort ce mardi. «Grand Theft Auto V» devrait se vendre à 25 millions d’exemplaires en un an…
Les trois gangsters, héros de «Grand Theft Auto V».
Les trois gangsters, héros de «Grand Theft Auto V». - rockstar
Joël Métreau

Joël Métreau

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le budget de «Grand Theft Auto V», qui sort ce mardi sur les consoles de salon PlayStation3 et Xbox 360, dépasse les 200 millions d'euros, marketing compris. Des chiffres astronomiques recueillis par le journal écossais Scostman auprès du studio voisin Rockstar North, qui a développé et édité ce jeu vidéo parmi les plus attendus de l’année. Une somme équivalente à un blockbuster américain, par exemple The Dark Knight Rises, de Christopher Nolan. Un expert cité par ce même journal affirme que ce jeu vidéo, le 15e épisode de la série, devrait s’écouler à 25 millions d’exemplaires en un an. Des ventes qui s’ajouteront aux 125 millions de jeux de cette saga ayant trouvé preneur depuis ses débuts en 1997.

Héros gangsters, bande-son de qualité

Dès ce premier GTA, les bases de la franchise sont posées. Des héros gangsters, des poursuites en bagnole, une bande-son de qualité, et surtout un monde urbain où l’on peut se promener librement. Son succès vient aussi des polémiques qu’elle entraîne. «Au départ, son côté violent et transgressif attise la curiosité», note Nicolas Courcier, directeur éditorial de Pix’n’Love. Sa maison d’édition s’apprête à publier Jacked, l’histoire officieuse de «GTA», fruit des investigations du journaliste David Kushner sur la saga et sur Rockstar. Car «GTA» doit aussi son succès aux méthodes du développeur, qui «maîtrise bien sa communication, et ne fait pas un “GTA” chaque année», à la différence d’un «Assassin’s Creed» ou d’un «Call of Duty».

«Des références culturelles fortes»

Mais la saga a réussi à s’implanter car «les références culturelles dans ses jeux sont très fortes», note le game designer Olivier Mauco. Ce chercheur en game studies et science politique, qui vient de sortir «GTA IV», l’envers du rêve américain (éditions Questions théoriques), poursuit: «C’est aussi une œuvre qui fait appel à d’autres œuvres de la culture populaire», comme les films policiers ou encore la musique. «GTA San Andreas» était ainsi imprégné de la culture hip-hop du début des années 2000. «Les développeurs s’appuient sur une culture occidentale déjà globalisée», note-t-il, précisant au sujet de «GTA IV», qui se déroulait dans Liberty City, décalque de la Grosse Pomme: «Tout le monde connaît New York sans y être allé.»

Qualités d’écriture

Avec «Grand Theft Auto V», la franchise retourne sur la côte californienne, en permettant au joueur de contrôler simultanément trois gangsters. Mais la saga ne devrait pas perdre ses qualités d’écriture, aussi bien dans les dialogues minutieusement écrits et le scénario, ni ses personnages flamboyants. «On devrait toujours avoir un point de vue satirique avec une critique du rêve américain, comme des politiques et des puissants», prédit Olivier Mauco. «GTA IV» évoquait le New York post-11-Septembre, avec son héros immigré qui fuit un crime et bascule dans la misère. Dans “GTA V”, la crise économique devrait être abordée en toile de fond. La puissance de cette saga, c’est de soulever des questions qui nous concernent tous.»