TÉMOIGNAGESFin de MSN Messenger: «J'explosais le forfait Internet de mes parents pour dialoguer avec "Surferfou"»

Fin de MSN Messenger: «J'explosais le forfait Internet de mes parents pour dialoguer avec "Surferfou"»

TÉMOIGNAGESes internautes de «20 Minutes» se remémorent leurs années sur MSN Messenger...

«Qui n'a jamais bombardé de Wizz un ami qui ne répondait pas?». Toute personne de moins de 40 ans et de plus de 15 ans se sent forcément concernée par cette question de Bowser. La disparition progressive du service de messagerie instantanée de Microsoft, à partir de ce lundi 8 avril, rend les internautes de 20 Minutes nostalgiques. Une petite madeleine de Proust en Comic Sans MS.

«Des gifs animés immondes plein de flashs et de paillettes»

«On pouvait jouer avec ses amis, partager des sons, c'était assez fun quand on y pense, se souvient Bowser. Mais ce que je retiens vraiment, ce sont les gens qui remplaçaient toutes les lettres de l'alphabet par des gifs animés immondes plein de flashs et de paillettes! Les discussions devenaient incompréhensibles, c'était dépitant.»

Toute la scolarité de collège et lycée de beaucoup des internautes a été marquée par ces discussions, après les cours le plus souvent depuis l’ordinateur familial, «à envoyer des smileys, des "toc toc" des "splash" ou des "bisous" animés et sonores», cite Didix, «où l'on attendait avec impatience la dernière mise à jour pour avoir de nouveaux smileys», écrit Olivier sur notre page Facebook. Xavier se souvient: Le «"t’as MSN?" sur les chats ou en classe, était la question ultime qui est devenu un "c'est quoi ton Facebook?»…

Pour Ericko, MSN, c’était aussi un des premiers moyens de se faire des «potes virtuels à des milliers de kilomètres» ou de garder le contact avec ceux partis à l’autre bout de la Terre. «Je me rappelle d'un ami qui est parti au Népal, avec qui on s’est donné rendez-vous en ligne quelques jours après son départ. Il était dans un Cybercafé, il faisait bouger sa webcam pour nous montrer l'ambiance. J'étais devant mon ordi et je regardais des Népalais aller et venir, je voyais les montagnes au loin derrière lui… Wouaaaaahouuuu!!! Bluffant !!!!» écrit cet internaute, se replongeant manifestement dans la sémantique MSN.

«J'ai imprimé nos conversations MSN pour notre mariage»

Aline («ptitefeedu53»), se souvient elle avoir «explosé» le forfait Internet 20 heures de ses parents, pour chatter avec Julien, ou plutôt «Surferfou». «C'était devenu LE rendez-vous de la journée, explique Aline. Nous parlions de tout et de rien. En six mois, il a dû y avoir 50.000 "ça va?", 50.000 "oui et toi?" et 38.000 "quoi de 9?"!»

Pour «taquin72» et «taquine63», c’est entre le Québec et la France que les smileys ont commencé à fuser en 2000. «C'était facile, privé et rapide! commente Marie-Hélène, comparant MSN aux chats publics préexistants. Résultat, «on se voit à Paris en mars 2001. Thierry vient au Québec en août 2001 et moi j’y retourne en décembre. Décision prise, je vais vivre à Paris un an et il vient au Québec pour voir où on s'installe!». Moins cher que les textos à l’époque, moins impliquant qu’un coup de fil pour les plus timides, MSN déride les amoureux qui s’épanchent en cœurs virtuels.

«Plus le temps passait, et plus les smiley "rouge d'émotion" (en réponse à des compliments qu'on se faisait) et les smileys bisous ont fait leur apparition», explique Aline.

Tellement, que 9 ans après, Julien et Aline sont mariés et ont un enfant. «A l'occasion de notre mariage, j'ai imprimé nos conversations MSN du début de notre relation et je les ai offertes à mon mari en cadeau. On s'est rendu compte que nous disions parfois des choses débiles, mais ça nous a émus tous les deux.»