Une partie du centre de Rennes en état de siège avant la pièce de Castellucci
Une partie du centre de Rennes était en état de siège depuis la fin d'après-midi jeudi, en raison de manifestations à l'occasion de la réprésentation du spectacle de l'Italien Romeo Castellucci, ont constaté des journalistes de l'AFP.© 2011 AFP
Une partie du centre de Rennes était en état de siège depuis la fin d'après-midi jeudi, en raison de manifestations à l'occasion de la réprésentation du spectacle de l'Italien Romeo Castellucci, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelque 200 catholiques intégristes se sont réunis en fin d'après-midi place de Bretagne, à environ un kilomètre du Théâtre National de Bretagne (TNB) où devait se donner la représentation. Vers 20H00, leurs rangs avaient grossi pour atteindre plusieurs centaines de personnes.
Quelque 150 contre-manifestants se sont de leur côté rassemblés à proximité du TNB, pour certains à l'appel du mouvement anarchiste ou de la CGT.
Plusieurs rues étaient bloquées par d'importantes forces de l'ordre et les journalistes présents éprouvaient les plus grandes difficultés à faire leur travail en raison des interdictions de circuler qui leur étaient signifiées par les autorités.
Un autre spectacle, programmé à l'opéra de Rennes, a débuté avec retard en raison des difficultés de circulation dans la ville qui ont entravé l'arrivée de spectateurs et même d'artistes, a annoncé sur scène la direction pour expliquer l'attente.
"Personne n'a jamais vu ça à Rennes" en matière de présence policière, a assuré un témoin, pourtant familier des nombreuses et vigoureuses manifestations que connaît régulièrement la capitale bretonne.
L'accès au théâtre était très sévèrement filtré et des représentants des forces de l'ordre -dont des membres d'une société privée- étaient également présents à l'intérieur de l'équipement culturel.
Tout spectateur devait remettre son manteau, son sac à main et son téléphone portable avant d'être autorisé à pénétrer dans la salle de 250 places où devait se dérouler le spectacle.
"Nous avons reçu des appels téléphoniques et des mails anonymes nous faisant savoir que des actions seraient menées contre le spectacle et contre Castellucci", a déclaré à l'AFP un employé du TNB.
L'archevêque de Rennes, Mgr Pierre d'Ornellas, qui s'est déclaré hostile à ces manifestations d'intégristes, avait délégué un prêtre du diocèse pour le représenter. Le maire de Renens, Daniel Delaveau (PS), était également présent.
Depuis le 20 octobre, des catholiques traditionalistes, dont des membres de Civitas, proche de la Fraternité Saint-Pie X fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre, et des jeunes catholiques du Renouveau français, ont protesté, notamment jour devant le Théâtre de la Ville à Paris, pour perturber le spectacle de Castellucci intitulé "Sur le concept du visage du fils de Dieu".