La sécurisation grandissante des télésièges n'est pas une garantie absolue
•La sécurisation grandissante des télésièges dans les stations ...© 2011 AFP
La sécurisation grandissante des télésièges dans les stations de ski, avec systèmes de fermeture automatique et portillons de sécurité, ne sont pas une garantie absolue contre les accidents, comme cette semaine dans les Alpes, marquée par une chute et un étranglement d'usager.
A la station de Morillon (Haute-Savoie), un enfant de six ans a chuté d'une dizaine de mètres mardi, après avoir été tenu à bout de bras au-dessus du vide par sa mère, faute d'avoir réussi à s'asseoir sur le télésiège.
La défaillance mécanique semble exclue et la mère de l'enfant met plutôt en cause l'attention du préposé au télésiège, très fréquenté en cette période de vacances avec 10.000 passagers par jour.
La station met quant à elle en avant que "le risque zéro n'existe pas" à partir du moment où cet appareil fonctionne, comme dans de nombreuses stations, avec un système de barrière actionnée manuellement par les skieurs.
Sur cet appareil courant de la marque française Poma, "la sécurité est assurée par un garde-corps mécanique rabattu par le client. Quand on pose les pieds dessus, ça le verrouille", explique à l'AFP Pascal Tournier, directeur général du domaine du Grand Massif, qui comprend celui de Morillon.
"Le règlement prévoit que l'usager est actif: c'est à lui de bien s'asseoir, de bien baisser le garde-corps", fait lui aussi valoir Daniel Pfeiffer, directeur du Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG), organisme du ministère du Tourisme inspectant les télésièges.
Les accidents restent cependant rares, avec en 2010 seuls 23 blessés graves dans les stations françaises, sur 600 millions de passagers de télésièges, essentiellement en raison de "maladresses" des usagers, selon le STRMTG.
Actuellement en France, seules de rares stations, comme Val-Cenis (Savoie), expérimentent de nouveaux systèmes de télésièges à fermeture automatique, développés notamment par le fabricant autrichien Doppelmayr.
"Notre nouveau système est garanti sur le verrouillage et le déverrouillage du garde-corps. S'il y a un problème, le télésiège s'arrête automatiquement", explique Clément Nectoux, responsable de Doppelmayr France.
Mais la clef de la sécurité, rappelle M. Pfeiffer du STRMTG, reste le respect des consignes.
Ainsi, le deuxième accident, impliquant un jeune Britannique étranglé à cause de son sac à dos coincé dans le télésiège, aurait pu être évité si celui-ci avait mis son sac sur le ventre, comme le recommandent des panneaux en bas du télésiège, rappelle ce responsable.
La mairie de Châtel (Haute-Savoie) invoque, elle, "un dramatique concours de circonstances", l'opérateur en charge du télésiège n'ayant pas vu le jeune en difficulté, qui n'a quant à lui pas actionné le système d'arrêt du portillon de sécurité.
"Quand on embarque huit personnes d'un coup avec seulement un préposé à la montée et à la descente, c'est dangereux car on ne peut pas tout voir", critique Gilles Dodos, délégué CGT de la station des Deux-Alpes (Isère), réclamant plus d'effectifs.