Alors que le débat sur le projet de loi interdisant le port du voile intégral fait rage en France, les députés belges pourraient voter un texte en ce sens ce jeudi. Le pays serait ainsi le premier de l'espace européen à voter une telle loi, même si le port de la burqa ou du niqab y est très marginal. Comme en France, le message est avant tout politique.

La loi a été préparée par l'ancienne coalition au pouvoir, mais elle devrait obtenir sans problème la majorité au Parlement. «On a évité les extrêmes dans les deux sens, du coup le texte fait consensus. C’est une sorte de compromis à la Belge», se félicite Pierre Vercauteren, politologue à l’Université de Mons contacté par 20minutes.fr. L’expert assure que l’abondant travail parlementaire fait en amont permet d’obtenir cette concorde.

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L'exception du carnaval

Le texte, très restrictif, interdit le voile intégral dans les services publics mais aussi dans tout l'espace public, rues y compris. Des exceptions ont été prévues, notamment pour les périodes de carnavals, très fréquents en Belgique. Le texte de loi ne mentionne pas explicitement la burqa ou le niqab, mais propose d'interdire le port de tout vêtement dissimulant le visage. «Les parlementaires n’ont pas souhaité remettre en cause la liberté de culte de chacun, mais ils ont pris en compte les enjeux de sécurité et de convivialité nécessaire», décrypte Pierre Vercauteren.

Une séance plénière de la Chambre des députés belges doit se tenir dans l'après-midi, pour voter plusieurs textes de lois laissés en suspens en raison de la crise institutionnelle qui secoue le pays. L'examen du projet sur la burqa est prévu pour le milieu d'après-midi.

Le gouvernement français, malgré la réserve du Conseil constitutionnel, va quant à lui présenter en mai le projet de loi en Conseil des ministres.