DISCRIMINATIONEn France, les transexuels ne seront plus considérés comme des malades mentaux

En France, les transexuels ne seront plus considérés comme des malades mentaux

DISCRIMINATIONRoselyne Bachelot a saisi la Haute autorité de santé en vue d'un décret sortant la transsexualité de la catégorie des affections psychiatriques...
Avec agence

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Les associations parlent d’une décision «historique». La transsexualité ne sera plus classée en France comme une maladie mentale. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a en effet saisi «ces derniers jours» la Haute autorité de santé en vue d'un décret sortant la transsexualité de la catégorie des affections psychiatriques, a déclaré une porte-parole du ministère samedi, à la veille de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie.


Jusqu'à présent, les transsexuels bénéficiaient d'une exonération du ticket modérateur pour leur prise en charge médicale au titre d'une affection de longue durée classifiée ALD23 pour «troubles récurrents ou persistants». Pour le ministère de la Santé, il s'agit d'un «signal fort envoyé à l'ensemble de la communauté», les transsexuels ressentant «cette admission en ALD23 comme stigmatisante».


L’homosexualité retirée de la liste le 17 mai 1990


Cette classification, découlant de celle de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), était aussi liée au fait que la transsexualité figurait sur la liste des pathologies recensées dans le manuel médical DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) auquel se réfère le corps médical, tout comme l'était l'homosexualité il y quelques années.


Dans une tribune parue dans «Le Monde» daté de dimanche-lundi, de nombreuses personnalités dont la première secrétaire du PS Martine Aubry, la communiste Marie-George Buffet, le Vert Daniel Cohn-Bendit ou encore les Prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi (médecine) ou Elfriede Jelinek (littérature), ont demandé à l'OMS «de ne plus considérer les transsexuels comme atteints de troubles mentaux».


L'homosexualité avait été retirée par l'OMS de la liste des maladies mentales le 17 mai 1990, date retenue pour la Journée mondiale contre l'homophobie. Il est donc symbolique que la France choisisse ce moment-là pour être «le premier pays au monde» à «supprimer la transidentité de la liste des maladies mentales», a commenté le Comité Idaho (International Day Against Homophobia and transphobia).


«Passer du symbole aux actes concrets»


Cette «décision historique» est aussi «une explosion d'espoir pour toutes les personnes trans du monde», a estimé Joël Bedos, secrétaire général du Comité Idaho. L'association Homosexualités et Socialisme (HES) a «salué» également cette annonce qui répond «à une revendication portée de longue date» de la communauté lesbienne, gay, bi et trans de France (LGBT). Pour HES, il est «temps, à présent, de passer du symbole aux actes concrets, en luttant contre les violences et les discriminations qui pèsent sur les trans».


Car au-delà de «cette mesure de déclassification, il reste encore beaucoup à faire pour que le transsexuels (...) soient pleinement reconnus comme des citoyens de première zone», a insisté pour sa part la coordination Inter-LGBT.


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