Le gang de la Brise de mer coule peu à peu
Mardi dernier, alors qu'il sort d'un bar des environs de Vescovato (Haute-Corse), Pierre-Marie Santucci est tué d'une balle en plein thorax. Un seul projectile, un seul tir : « A priori, il s'agit d'un sniper, confie un policier corse. C'est du trava...François Burkard
Mardi dernier, alors qu'il sort d'un bar des environs de Vescovato (Haute-Corse), Pierre-Marie Santucci est tué d'une balle en plein thorax. Un seul projectile, un seul tir : « A priori, il s'agit d'un sniper, confie un policier corse. C'est du travail de professionnel, ça risque d'être très difficile d'obtenir des preuves. » Pour le moment, le procureur Jean-Jacques Fagni privilégie la thèse du règlement de comptes entre bandes rivales.
En moins d'un an, Pierre-Marie Santucci est le quatrième pilier de la Brise de mer à disparaître de mort violente. Ce gang, qui tire son nom d'un bar de Bastia où ses membres avaient leurs habitudes, s'était fait connaître en 1990 par le « casse du siècle », au cours duquel près de 20 millions d'euros avaient été dérobés à l'Union des banques suisses, à Genève. Faute de preuves, les membres de la Brise de mer avaient été acquittés. A 51 ans, Pierre-Marie Santucci était donc un nom du milieu, malgré un casier judiciaire quasi immaculé : acquitté dans une affaire d'assassinat en 1985, il avait finalement été condamné pour une tentative d'extorsion de fonds en 2000. Moins d'un an plus tard, il s'échappait de la maison d'arrêt de Borgo de façon rocambolesque, par le biais d'une fausse levée d'écrou transmise par fax. Une affaire qui s'était terminée une nouvelle fois par un non-lieu, aucun faux ne pouvant être imputé à Pierre-Marie Santucci. L'un de ses complices dans ce dernier fait d'armes, Francis Mariani, est mort en janvier dernier dans l'explosion d'un hangar. Un « accident bête » qui sera probablement reconsidéré dans les jours qui viennent, à l'aune des possibles découvertes de l'enquête de la PJ d'Ajaccio. ■