Sida: les jeunes «ont tendance à penser que cela concerne davantage la génération précédente»
INTERVIEW•Trois questions à Antonio Ugidos, directeur du Centre régional d’information et de prévention du Sida d'île de France...Propos recueillis par Julien Ménielle
La Commission européenne estime qu'en matière de prévention dans le domaine du Sida, il est faut faire un effort en direction des jeunes. Pour la commissaire à la Santé Androulla Vassiliou, ceux-ci n'ont «pas été visés par les campagnes fructueuses de sensibilisation et de prévention des années 80 et 90». Les jeunes seraient donc mal informés? Trois questions à Antonio Ugidos, directeur du Centre régional d’information et de prévention du Sida (Crips) d'île de France.
Avez-vous le sentiment que la jeune génération est mal informée sur le Sida?
En réalité, leurs connaissances sont plutôt bonnes sur les modes de transmission, mais leur échelle des risques n'est pas toujours adaptée. De fausses croyances subsistent également: on estime que 20% d'entre eux pensent qu'on peut être contaminé par le HIV en utilisant des toilettes publiques.
En quoi leur échelle de risques est-elle inadaptée?
Ils ont tendance à penser que le Sida concerne davantage la génération précédente. Ils utilisent des préservatifs pour leur premier rapport sexuel dans 80% des cas (contre 17% il y a 20 ans), mais ensuite, la notion de confiance entre en ligne de compte. Et les précautions en pâtissent.
Quels conseils peut-on leur donner?
D'abord, il faut insister sur le fait qu'il est indispensable de connaître son statut sérologique. Il faut que chacun fasse un test de dépistage systématique, puis un nouveau à chaque exposition potentielle. Ensuite, il est nécessaire qu'ils puissent avoir accès à une information adaptée, comme nous leur proposons au Cybercrips où des outils multimedia et une équipe d'animateurs apportent des réponses à leurs questions.
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