Retour sur l'affaire Cantat-Trintignant

Retour sur l'affaire Cantat-Trintignant

JUSTICE – Alors que la demande de libération conditionnelle de Bertrand Cantat est étudiée jeudi, 20minutes.fr revient sur l’affaire...
La demande de libération conditionnelle du chanteur Bertrand Cantat, condamné pour avoir porté des coups mortels à sa compagne Marie Trintignant en 2003, est examinée ce jeudi à Muret (Haute-Garonne) par un juge d'application des peines, qui devrait mettre sa décision en délibéré.
La demande de libération conditionnelle du chanteur Bertrand Cantat, condamné pour avoir porté des coups mortels à sa compagne Marie Trintignant en 2003, est examinée ce jeudi à Muret (Haute-Garonne) par un juge d'application des peines, qui devrait mettre sa décision en délibéré. - Eric Feferberg AFP/archives
Sa. C.

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Alors que la demande de libération conditionnelle de Bertrand Cantat est étudiée jeudi, 20minutes.fr revient sur l’affaire. A suivre, le détail d'une procédure de libération conditionnelle.


Que s’est-il passé à Vilnius?


Eté 2003. En couple depuis un an, l’actrice Marie Trintignant et le chanteur Bertrand Cantat séjournent à Vilnius pour les besoins du tournage du téléfilm «Colette», réalisé par la mère de l’actrice, Nadine Trintignant. Dans la nuit du 26 au 27 juillet, une violente dispute les opposent.


Vers 23h30, le chanteur et l'actrice regagnent leur suite au Domina Plaza, une résidence hôtelière du centre historique de la ville, après avoir fait une brève apparition au pot de départ donné en l'honneur de l'acteur Lambert Wilson, et passé une partie de la soirée chez un technicien lituanien.


Une dispute éclate. Bertrand Cantat veut connaître la nature exacte des relations entre sa compagne et son ex-époux, le réalisateur Samuel Benchetrit. Les insultes fusent, le couple s'empoigne. Hors de lui, le chanteur porte, selon ses déclarations, plusieurs gifles violentes à sa compagne. L'actrice perd connaissance. Son frère, Vincent, arrive sur les lieux vers 4h. Ce n'est que peu après 7h que les secours sont prévenus et l'actrice transportée aux urgences, dans un coma profond. Malgré deux opérations à Vilnius les 27 et 29 juillet et son transfert à la clinique Hartmann de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Marie Trintignant décède le 1er août d'un oedème cérébral.


L’enquête


Le 28 juillet, la police lituanienne ouvre une enquête. Cantat est placé en garde à vue le lendemain. Le 30, la famille Trintignant porte plainte. Le parquet de Paris ouvre une information judiciaire. Le rapport d'autopsie et un rapport d'expertise complémentaire établissent que les lésions de Marie Trintignant ont été provoquées par des gifles très fortes, accréditant en partie les déclarations de Bertrand Cantat. Le 31, il comparaît devant un tribunal de Vilnius et évoque «un accident après lutte», mais pas «un crime». Il est écroué.


Le procès à Vilnius


Le procureur général de Lituanie ayant exclu son extradition, le procès de Bertrand Cantat a lieu à Vilnius. Le 21 août, il est mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner» et «non-assistance à personne en danger» par un juge français à Vilnius. Il reconnaît avoir frappé plusieurs fois sa compagne.


Son procès s’ouvre le 16 mars 2004 et s’achève le 29 avec sa condamnation à huit ans d'emprisonnement. Il sera transféré à la prison de Muret, près de Toulouse, le 28 septembre de la même année.


Bertrand Cantat peut-il être libéré?


Depuis son retour en France, il bénéficie du crédit de réductions des peines, qui permet de diminuer sa peine de trois mois par an. Il a également obtenu des réductions supplémentaires, réservées aux détenus faisant des efforts de réinsertion. Selon «Le Parisien», la chanteur fait partie des 90 détenus de «l’unité de confiance».


Outre son comportement de prisonnier modèle, il travaille comme auxiliaire, participe à la distribution des repas et a suivi une psychothérapie, Bertrand Cantat a payé ses dettes: il a réglé la totalité des dommages et intérêts réclamés par deux des enfants de Marie Trintignant et remboursé la compagnie d’assurance QBE Insurance, qui lui reprochait l'interruption du tournage de «Colette». Le chanteur remplit donc toutes les conditions exigées pour une libération conditionnelle. A suivre, le détail d'une telle procédure.


Il a d’ailleurs déjà bénéficié de deux permissions de sortie: une pour Noël, en décembre 2006, et un autre mi-juillet 2007.

Noir Désir va-t-il remonter sur scène?


Rien n’est moins sûr. Si les membres du groupe ont fait part de leur «envie de refaire de la musique ensemble», ils ne prévoient pas pour autant de sortir un nouvel album. Une information confirmée par Barclay, leur maison de disque, qui réagissait à un article du «Point», jeudi, selon lequel «Noir Désir vient de signer avec (...) Barclay pour la sortie de trois nouveaux albums». «Il n'y a rigoureusement rien de prévu», a déclaré Olivier Caillart, directeur général de Barclay. De leur côté, dans un communiqué, les membres de Noir Désir ont tenu «à préciser que le contrat les liant à (...) Barclay a effectivement été reconduit, le 7 septembre 2005, comme il est d'usage dans la profession et comme ce fut le cas par le passé à chaque échéance».


Par ailleurs, Bertrand Cantat a décliné les sollicitations de plusieurs chanteurs français qui lui proposaient de leur écrire des textes, selon France Info.


Enfin, le juge d’application des peines qui va étudier sa demande de libération, Philippe Laflaquière, pourrait assortir sa décision de restrictions: il pourrait ainsi interdire au chanteur de communiquer avec la presse ou d’évoquer l’affaire voire de se produire sur scène.



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