MAM lève le voile sur la fusion des RG et de la DST

MAM lève le voile sur la fusion des RG et de la DST

RENSEIGNEMENT – La ministre de l’Intérieur doit révéler jeudi la nouvelle organisation de ces services…

C’est dans l'immeuble flambant neuf des services de renseignement, situés à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), que Michèle Alliot-Marie a levé jeudi le voile sur la fusion des services de renseignements français. Contre son gré. Car avant l’été, la ministre de l’Intérieur s’était publiquement déclarée opposée à une telle fusion, promesse de campagne de Nicolas Sarkozy. Une réforme qui devrait bouleverser les habitudes dans la police.

6.000 agents concernés


L’immeuble de Levallois-Perret rassemblera progressivement les directions de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage) et celle des Renseignements généraux (DCRG) pour former la Direction du renseignement intérieur (DRI), esquissant des rapprochements entre deux services aux cultures différentes. Cette réorganisation concerne 6.000 agents (2.000 policiers à la DST et près de 4.000 policiers pour les RG).


La DRI s'occupera de «ce qui relève de l'intérêt de la nation»: lutte contre le terrorisme «sous toutes ses formes», intelligence économique, auxquels s'ajoute la surveillance des «grands mouvements de contestation». Les anciens agents de la DST et des RG, auront quatre missions : contre-espionnage, contre-terrorisme, intelligence économique, «analyse des mouvements sociaux et des faits de société».

Redistribution des cartes


Cette fusion est l’occasion de redistribuer les missions. Ainsi, ce qui relève du «renseignement de proximité», de la lutte contre les bandes et les violences urbaines, missions jusqu’ici dévolues aux RG, devrait être rattaché à la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) ou de la police judiciaire. Cela concernera

les 20 % des RG restant. Un «vrai motif d'inquiétude» aux RG, selon les syndicats.


La section des courses et jeux des RG, qui surveille par exemple les casinos, sera rattachée à la PJ, a précisé Michèle Alliot-Marie. Pour les RG de la préfecture de police de Paris (RG-PP), un Etat dans l'Etat dans la police, - soit 700 personnes -, une «réflexion particulière devra être menée», a-t-elle affirmé.