Etat d'urgence: le gouvernement «conteste» les critiques du Conseil de l'Europe
Le gouvernement "conteste" les critiques émises par le Conseil ...© 2016 AFP
Le gouvernement «conteste» les critiques émises par le Conseil de l'Europe au sujet de l'état d'urgence décrété après les attentats du 13 novembre, en particulier les soupçons de «profilage ethnique», a indiqué mercredi le porte-parole, Stéphane Le Foll.
«Je conteste ce qu'il a dit, sur le profilage ethnique en particulier. C'est particulièrement inadapté à ce qui s'est passé», a indiqué M. Le Foll après des critiques émises par le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Nils Muiznieks. Celles-ci sont «absolument contraires à ce qui s'est passé», selon M. Le Foll.
L'état d'urgence instauré en France après les attentats jihadistes du 13 novembre donne lieu à des «dérives» et présente un «risque» pour la démocratie, avait mis en garde mardi le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Nils Muiznieks.
«Nous regardons de très près ce qui se passe» en France, car «il y a un risque que le système de contrôle démocratique soit sapé par ces mesures», avait-il ajouté sur France Culture, ajoutant que «nous assistons à certaines dérives (...) des pratiques de profilage ethnique de la part des agents de police, des forces de répression».
«L'état d'urgence répondait à une nécessité: je rappelle que nous étions le soir du 13 novembre, lorsqu'il a été proposé par le Premier ministre et accepté par le président de la République à minuit, dans une situation où se déroulait encore au Bataclan la prise d'otages», a rétorqué mercredi M. Le Foll.
«L'état d'urgence a été mis en place, des règles ont été fixées dans un débat à l'Assemblée nationale, elles ont été strictement respectées et appliquées», a assuré le porte-parole du gouvernement.
M. Muiznieks avait aussi souligné que les forces de l'ordre avaient procédé à des milliers de perquisitions mais que «seule une poignée d'entre elles auraient donné lieu à des procédures liées à des actes terroristes».
«Le ministre de l'Intérieur (Bernard Cazeneuve), lorsqu'il y a eu quelques éléments de discussion sur des perquisitions, a fait un courrier pour rappeler les règles dans lesquelles cela devait s'appliquer», a répondu M. Le Foll.