Attentats: les Français veulent se former aux premiers secours

Attentats: les Français veulent se former aux premiers secours

Depuis les attentats du 13 novembre, beaucoup de Français se ...
Des employés de la Croix Rouge Française font la démonstration des aides de premiers secours le 21 novembre 2015 à Paris
Des employés de la Croix Rouge Française font la démonstration des aides de premiers secours le 21 novembre 2015 à Paris - LOIC VENANCE AFP
© 2015 AFP

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Depuis les attentats du 13 novembre, beaucoup de Français se posent les mêmes questions: «Et si j'avais été présent, comment aurais-je réagi ? Est-ce que j'aurais pu sauver des vies ?». En réaction, ils sont de plus en plus nombreux à s'inscrire à des formations de premiers secours.

Cormac Flynn, 35 ans, dînait ce soir-là dans un restaurant à deux pas du Bataclan. Quelques jours après, il s'inscrivait pour suivre une formation aux «gestes qui sauvent» auprès de la Croix-Rouge: une réponse au sentiment d'impuissance ressenti lors des attentats.

«On a vu des blessés, des gens touchés aux jambes, au ventre, mais on n'était pas capable d'aider», raconte-t-il, encore très touché. «Dans ces cas-là, on se dit qu'il y aura toujours quelqu'un d'autre qui connait les gestes de premiers secours. Mais si ça arrive encore, je veux être préparé».

Et il n'est pas le seul. Depuis le 13 novembre, la Croix-Rouge française constate une hausse «exponentielle» du nombre de demandes, explique Christophe Talmet, responsable des formations. L'ONG avait d'ailleurs déjà enregistré une augmentation de 7% des inscriptions après les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher en janvier.

«La démarche citoyenne que vous avez est vachement importante. C'est une réaction très positive», dit-il aux dix stagiaires du jour, qui se sont tous inscrits à la suite des attentats.

Lors des attaques, les secours ont été essentiellement confrontés à des cas d'hémorragies par balle. «Si plus de gens avaient réagi en mettant leurs mains sur les plaies, en mettant des personnes en position latérale de sécurité, ils auraient peut-être pu maintenir des personnes en vie», souligne Christophe Talmet.

- Prise de conscience -

Au cours de cette formation d'une journée, les stagiaires apprennent à acquérir les bons réflexes face à des situations exceptionnelles, comme celle du 13 novembre, mais aussi à des situations plus courantes, comme les accidents domestiques.

Une personne qui perd connaissance, une hémorragie, quelqu'un qui s'étouffe : «Qu'est-ce que je fais ? Qui j'appelle ? Qu'est-ce que je dis aux secours ?», demandent les participants.

Grâce à des mises en situation et des jeux de rôle, les deux formatrices apportent des réponses. Coût de ce stage d'une journée: 60 euros.

«Les premiers secours sont à la portée de tous, c'est ce qu'on cherche à faire comprendre», explique Joyce Peronne, formatrice bénévole de 22 ans. «Souvent on pense que ça n'arrive qu'aux autres, mais cela peut aussi arriver à côté de chez nous».

Pour Elodie Cavaillé, 37 ans, les attentats ont été un déclic. «Je me suis inscrite dès lundi», dit-elle. «Ça me tenait à cœur depuis un bon bout de temps. Quand je suis devenue maman, je me suis dit que je ne pouvais plus reculer l'échéance. Et les événements de vendredi ont été le déclencheur final».

Si la Croix-Rouge estime à 1,2 million le nombre de personnes formées et sensibilisées chaque année, la France reste très en retard en matière de secourisme.

«La meilleure chance de survie, c'est le premier témoin, car les secours ne sont pas là tout de suite», rappelle Christophe Talmet. «Si les attentats peuvent participer à prise de conscience...»