Air France: rassemblement contre la «criminalisation» des salariés

Air France: rassemblement contre la «criminalisation» des salariés

Environ 150 personnes, dont le numéro un du PCF Pierre Laurent, ...
© 2015 AFP

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Environ 150 personnes, dont le numéro un du PCF Pierre Laurent, étaient réunies lundi devant l'entrée de l'activité cargo d'Air France à Roissy, en solidarité avec les six salariés placés en garde en vue dans l'enquête sur les violences de la semaine dernière, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le rassemblement a débuté peu avant 16H30 par des prises de parole de syndicalistes et de politiques.

«On tente de criminaliser l'action syndicale et les salariés», a déclaré Miguel Fortea, le secrétaire général de la CGT Air France.

«Ce sont nos collègues qui sont visés, on cherche à nous faire passer pour des enfants gâtés», a-t-il ajouté, refusant de confirmer si des délégués CGT avaient pris part aux incidents, comme le rapporte une source proche du dossier.

Six salariés de la compagnie aérienne ont été placés en garde à vue lundi, la plupart ayant été interpellés à l'aube à leur domicile. La majorité travaille dans la branche Cargo ou à Air France Industries. Ils sont suspectés d'avoir agressé deux dirigeants d'Air France lundi dernier après la confirmation d'un plan de restructuration menaçant 2.900 postes.

«Ce qui s'est passé le 5 octobre, c'était un cri de colère, pas un lynchage», a déclaré Marc Hoquet, mécanicien à Orly et délégué Sud.

«Le gouvernement et la direction étaient muettes», alors que près de «3.000 personnes vont être précipitées vers Pôle emploi», a-t-il ajouté, au milieu de nombreux techniciens et agents vêtus de gilets jaunes, certains agitant des drapeaux de Sud, FO et de la CGT.

«Il y a eu des incidents regrettables mais rien ne peut faire oublier l'origine du problème», a commenté Pierre Laurent, en affirmant qu'«il n'y a pas de véritable dialogue social dans cette entreprise».

Le sénateur communiste a jugé «indignes de la République» les interpellations de lundi matin. «L'intimidation semble être une méthode utilisée», il s'agit de «briser (...) l'action collective», a-t-il dit.

De nombreuses personnalités de gauche, comme Olivier Besancenot (NPA), Nathalie Arthaud (LO), Eric Coquerel (Parti de gauche) ou encore Clémentine Autain (Ensemble) , étaient également présentes au rassemblement.

Clémentine Autain a regretté la «criminalisation de l'action syndicale des salariés». «Il y a eu une incompréhension de la colère sociale et une victimisation du patronat», alors que «ce sont les salariés qui vont perdre leur emploi», a-t-elle dit à l'AFP.

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