Mont-Blanc: le maire de Chamonix relaxé, peine confirmée pour Roncoli
JUSTICE•Le procès en appel de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc s’achève…20minutes.fr avec AFP
La cour d'appel de Chambéry a confirmé jeudi la condamnation de Gérard Roncoli, chef de la sécurité du tunnel du Mont-Blanc, mais a relaxé le maire de Chamonix Michel Charlet. Tous deux étaient poursuivis après l'incendie du tunnel qui avait fait 39 morts en mars 1999. Ils étaient les seuls à réclamer un second jugement.
Gérard Roncoli voit sa peine de 30 mois de prison dont six mois ferme, confirmée. Le tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie) avait estimé en 2005 que dans ses fonctions de responsable des services de sécurité et la gestion des événements, il avait commis des erreurs.
«Son absence dans la salle de régulation et son défaut de prise de commandement dans les premiers instants du sinistre ont été retenus à charge» par la cour, ainsi que «l'absence de réflexion apportée sur la sécurité opérationnelle».
Michel Charlet relaxé
Pour expliquer la relaxe de Michel Charlet, condamné en première instance à six mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende, la cour a estimé que le maire «avait bien commis une faute en n'organisant pas, à son niveau, des exercices d'intervention des pompiers». Mais elle «juge qu'aucun lien de causalité n'existait entre cette faute commise et la mort des victimes», puisque l'entrée tardive des pompiers dans le tunnel ne permettait plus de sauver quiconque.
«Un jugement équilibré»
L'arrêt a été bien reçu par les familles des victimes. Le président de l'association qui les regroupe, André Denis, a «salué un jugement équilibré». L’avocat de l’association, Alain Jakubowicz, est satisfait. «Nous souhaitions la relaxe du maire de Chamonix et nous espérons que Gérard Roncoli commence à comprendre ses responsabilités dans cette catastrophe».
Michel Charlet s'est réjoui de sa relaxe qui intervient «huit ans après que j'ai été mis en examen pour homicide involontaire, ce qui est lourd moralement à supporter. J'espère que cet arrêt fera jurisprudence pour tous les maires confrontés à des drames pour lesquels ils ne sont pas responsables».