Center Parcs de Roybon: les zadistes jouent au chat et à la souris
Les zadistes qui occupent depuis dimanche une maison forestière ...© 2014 AFP
Les zadistes qui occupent depuis dimanche une maison forestière à proximité du projet de Center Parcs de Roybon (Isère) poursuivaient jeudi leur tactique de «harcèlement» et d'occupation du terrain en ralentissant ou bloquant des camions et outils de chantier.
Membres du collectif Zad (Zone à défendre) Roybon, ces opposants, au nombre d'une trentaine, avaient réussi à pénétrer jeudi la zone du chantier, sous la surveillance des gendarmes, avec qui ils ont discuté plus ou moins vivement durant la journée.
«Des camarades bloquent le travail des ouvriers», écrivait un opposant sur un site militant actualisé en permanence.
Les alentours de la maison forestière avaient pris des airs de camp retranché avec des barrages en bois et des cabanes de surveillance. Une grande banderole collée sur la maison prévenait: «Zad Chambaran, Center Parcs, La violence des loisirs».
Si aucun blessé n'était à déplorer, les zadistes maintenaient une certaine pression, par exemple en ralentissant un camion-benne rempli de terre qui a déversé jeudi son chargement sur les pieds des militants, a constaté un photographe.
Après une manifestation d'opposants dimanche et l'installation de «zadistes» sur le chantier, des partisans sont à leur tour montés au créneau cette semaine pour défendre ce projet controversé sur lequel plane l'ombre de Sivens et Notre-Dame-des-Landes.
Ils mettent en avant «un très bon projet pour l'économie locale» et un chantier «loin d'être une catastrophe écologique»: des riverains qui se veulent porte-parole de la majorité silencieuse ont même annoncé mercredi qu'ils manifesteraient dimanche pour soutenir le projet du groupe Pierre & Vacances.
«Un jugement du tribunal, saisi en référé, est attendu le 12 décembre et, par conséquent, les élus responsables de ce projet sauront très rapidement ce qu’il en est», avait prudemment déclaré la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, ces derniers jours.
Le président (PS) de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, à la tête d'une région qui avait voté en 2009 «une délibération de soutien» au projet «via un accompagnement adapté», comme l'a rappelé Lyon Capitale, s'est aussi montré prudent en début de semaine.
«Compte tenu des incertitudes juridiques liées à la mise en œuvre du projet, il me parait préférable de prendre les dispositions nécessaires à la suspension des travaux jusqu'au prononcé de la décision qui sera rendue par la juridiction administrative», a écrit M. Queyranne dans une lettre adressée au préfet, Jean-François Carenco.