Un convoyeur de fonds jugé à Créteil après 10 ans de cavale

Un convoyeur de fonds jugé à Créteil après 10 ans de cavale

Il avait été retrouvé sous le soleil de la République dominicaine après dix ans de cavale: un convoyeur de fonds qui avait dérobé un million d'euros à son employeur, en 2003, est jugé jeudi et vendredi devant les assises du Val-de-Marne.
© 2014 AFP

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Il avait été retrouvé sous le soleil de la République dominicaine après dix ans de cavale: un convoyeur de fonds qui avait dérobé un million d'euros à son employeur, en 2003, est jugé jeudi et vendredi devant les assises du Val-de-Marne.

Six ans avant Toni Musulin, François Chamorro avait réussi le braquage parfait, disparaissant avec un million d'euros en liquide, avant de commettre une grossière erreur qui allait le mener en prison dix ans plus tard.

Les faits remontent au 7 mai 2003. En cette fin de journée, cet employé «taciturne» et «solitaire» de la société Témis apporte une bouteille de champagne sur son lieu de travail, un entrepôt en plein milieu du marché de Rungis (Val-de-Marne). Il a une «bonne nouvelle» à annoncer à ses collègues.

Il s'absente quelques instants, laissant ses collègues ouvrir la bouteille, puis revient. Avec un revolver. Il récupère alors un sac de sport qu'il remplit de pochettes en plastique contenant de l'argent destiné à la Banque de France et s'enfuit à bord d'une voiture de location.

Lancés à ses trousses, les enquêteurs retrouvent sa trace dans une chambre d'hôtel, près de Paris, où ils récupèrent plus de 200.000 euros abandonnés. Mais le convoyeur s'est volatilisé avec le reste du butin.

Les policiers découvrent également divers documents qui attestent que François Chamorro, passionné de stratégie militaire et d'épopée napoléonienne, a soigneusement préparé son coup.

- 'Un geste de désespoir' -

S'ensuit une cavale rocambolesque. Pendant quelques semaines, il se cache dans les bois où il enterre son magot, avant de se rendre à Marseille où il se procure des papiers sous un fausse identité. Puis il s'envole pour le Canada et se pose finalement en République dominicaine.

Pour ses proches, ce vol est un «geste de désespoir», la marque d'un homme «au bout du rouleau», sa compagne venant de lui annoncer son intention de le quitter après trois années de vie commune.

Pendant dix ans, il vivra sous sa nouvelle identité. Jusqu'à ce jour de mai 2013 où, ne supportant plus sa vie de fugitif et pensant les faits prescrits par la justice, il se présente au consulat de Saint-Domingue pour demander un passeport et retrouver sa véritable identité.

«Il pensait que le temps avait fait son œuvre et qu'il avait été oublié, mais il a fait une confusion entre la prescription de l'action et la prescription de la peine», explique à l'AFP son avocat, Marc Mandicas.

Car il ne sait pas qu'entre-temps, en 2008, il a été condamné en son absence à dix ans de prison.

Aujourd'hui âgé de 52 ans, François Chamorro est incarcéré depuis son arrestation, à la prison de Villepinte.

«Il n'a jamais nié les faits. Il était dans une situation personnelle très difficile et voyait sa vie comme un échec total qui ne pouvait déboucher que sur quelque chose d'extravagant», analyse son avocat. «Il était au milieu de milliards d'euros et pour un homme qui n'en a jamais eu beaucoup...»

Inconnu des services de police avant ces faits, François Chamorro comparaît pour «vol avec arme». Il encourt jusqu'à vingt ans de prison. Le verdict est attendu vendredi.

A l'époque, son braquage n'avait pas fait les gros titres des journaux, mais depuis, un autre convoyeur de fonds, Toni Musulin, a défrayé la chronique, disparaissant au volant de son fourgon blindé à Lyon avec 11,6 millions d'euros, en 2009. Il a été condamné en 2010, en appel, à cinq ans de prison pour ce vol spectaculaire.

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