Radio France inaugure son nouvel Auditorium «en fanfare»

Radio France inaugure son nouvel Auditorium «en fanfare»

Tambours et trompettes ont marqué l'inauguration du nouvel Auditorium de Radio France vendredi soir, avec la "fanfare de Slava" du grand compositeur contemporain français Henri Dutilleux en ouverture d'un concert gratuit de plus de deux heures.
Musiciens du Philarmonique de Radio France en répétition, le 14 novembre 2014 à Paris
Musiciens du Philarmonique de Radio France en répétition, le 14 novembre 2014 à Paris - Loic Venance AFP
© 2014 AFP

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Tambours et trompettes ont marqué l'inauguration du nouvel Auditorium de Radio France vendredi soir, avec la «fanfare de Slava» du grand compositeur contemporain français Henri Dutilleux en ouverture d'un concert gratuit de plus de deux heures.

Le public était au rendez-vous, avec une file d'attente de plusieurs centaines de personnes devant le grand hall brillamment éclairé, rouvert au public au terme de 5 ans - et 350 millions - de travaux.

Le Premier ministre Manuel Valls et son épouse la violoniste Anne Gravoin étaient présents, ainsi que les directeurs des grands théâtres musicaux parisiens (Opéra de Paris, Opéra comique, Châtelet, Théâtre des Champs-Elysées ...).

En deux mois, ce sont deux salles philharmoniques qui ouvrent à Paris: après l'Auditorium, la Philharmonie de Paris doit à son tour être inaugurée le 14 janvier.

L'Auditorium de 1.461 places est à la fois chaleureux, avec ses panneaux de bois, et intime, puisque aucun spectateur n'est à plus de 17 mètres de l'orchestre.

Ses dimensions sont plus modestes que celles de la grande salle de la future Philharmonie (1.460 places au lieu de 2.400). Son architecture l'apparente à un gros tonneau, tout en profondeur et entièrement recouvert de boiseries (cerisier, bouleau, hêtre) choisies pour leur qualité de réverbération. Radio France a fait appel au célèbre acousticien Yasuhisa Toyota, qui intervient également pour la Philharmonie.

«Cela sonne un peu fort», a constaté le directeur de la musique de Radio France, Jean-Pierre Rousseau, sur France Inter, tout en louant «une des plus belles salles que je connaisse au monde».

«Cela demande des réglages, il faut que les musiciens s'y habituent, que le public s'y habitue. Les ingénieurs et les acousticiens continuent de travailler», a-t-il dit.

Les deux orchestres de Radio France, le «National», et le «Philharmonique» vont devoir apprivoiser leur nouvel écrin. La qualité de formations prestigieuses comme le Royal Concertgebouw à Amsterdam doit tout autant à la qualité des musiciens et du chef qu'à leur parfaite adaptation à «leur» salle.

«C'est une date extraordinaire», a lancé Daniele Gatti, chef du National, «la nouvelle maison de la musique à Paris». «Je propose de jouer maintenant quelque chose que je considère quasiment comme l'hymne national de la France», a conclu deux heures et demi plus tard Myung-Whung Chung, chef du Philharmonique, en gratifiant le public d'un extrait de «Carmen» de Bizet non prévu au programme.

- Rue traversante -

La réinstallation des deux orchestres rivaux dans la même salle ne s'est pas faite sans tension, le programme du concert donnant lieu à d'épineuses tractations.

Interrogé sur l'avenir des deux orchestres, alors que la radio allemande SWR fusionne ses deux formations à l'horizon 2016, M. Rousseau a lancé: «Est-ce que la culture doit toujours être la première variable d'ajustement? Moi, je dis non».

Il a insisté sur la diversification de l'offre musicale de la maison ronde «pour que tous les publics trouvent une réponse à leurs attentes».

Vendredi soir, à 21H00, Jacques Higelin donnait une lecture musicale dans le célèbre studio 104 rénové et, à 22H00, le «Jazz club» était en public dans l'agora, une place dotée d'un puits de lumière située au cœur de la maison ronde.

Les travaux de désamiantage et de rénovation (350 millions d'euros) ont été l'occasion d'ouvrir le «camembert», créant une «rue traversante» menant à l'agora. A terme, des restaurants et une librairie doivent ouvrir. Les travaux ne seront complètement terminés qu'en 2016.

Le programme d'animations, de concerts et d'émissions en public se poursuit tout le week-end, avec au total cinq grands concerts dans le nouvel Auditorium.

Plus de 10.000 visiteurs sont attendus à la Maison ronde pendant les trois jours de festivités. A terme, quand les restaurants auront ouvert (2015), la Maison ronde espère 300.000 visiteurs par an.