Mistral: Valls refuse que «quiconque dicte sa conduite à la France»
Manuel Valls a affirmé vendredi que la France prenait ses décisions de manière souveraine, "sans que quiconque ne lui dicte sa conduite de l'extérieur", concernant la livraison controversée de deux navires Mistral à la Russie.© 2014 AFP
Manuel Valls a affirmé vendredi que la France prenait ses décisions de manière souveraine, «sans que quiconque ne lui dicte sa conduite de l'extérieur», concernant la livraison controversée de deux navires Mistral à la Russie.
«J'ai déjà eu l'occasion de dire qu'à ce stade, aujourd'hui, les conditions n'étaient pas réunies pour la livraison du Mistral», a déclaré le Premier ministre à la presse, en marge d'un déplacement à Auxerre.
La France a jusqu'à fin novembre pour livrer un premier navire de guerre Mistral à la Russie si elle ne veut pas s'exposer à de «sérieuses» demandes de compensation, a déclaré vendredi une source russe «haut placée», citée par l'agence Ria Novosti.
«La France honore ses engagements, mais la France est une nation qui compte, qui pèse dans le concert des nations et qui exige la paix en Ukraine. Et qui prend ses décisions de manière souveraine, sans que quiconque ne lui dicte sa conduite de l'extérieur», a assuré le Premier ministre.
«Ce qui est essentiel, et François Hollande va l’évoquer aussi avec plusieurs chefs d’État et de gouvernement pendant le G20, c'est que l'on retrouve le chemin de la paix entre l'Ukraine et la Russie», a-t-il ajouté.
«Nous en sommes malheureusement loin. Les tensions encore ces derniers jours, ces dernières semaines, sont là pour malheureusement le démontrer. Il y a la guerre, il y a des morts. On meurt tous les jours en Ukraine, à Donetsk», a déploré Manuel Valls. «Et tout doit être fait pour la paix. Chacun doit y prendre sa part.»
Les Mistral, bâtiments de projection et de commandement (BPC), sont des navires de guerre polyvalents pouvant transporter des hélicoptères et des chars, ou accueillir un état-major embarqué. Leur vente à la Russie avait été conclue en juin 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour près d'1,2 milliard d'euros.
Le président François Hollande souhaite que le cessez-le-feu soit «entièrement respecté» en Ukraine, avant que Paris ne livre ce premier bâtiment à la Russie.