Enquête sur un contrat d'hélicoptères avec le Kazakhstan signé sous Sarkozy
Des juges financiers enquêtent depuis mars 2013 sur des commissions présumées en marge d'un contrat de vente d'hélicoptères avec le Kazakhstan, conclu en 2010 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, révèle mardi Le Monde.© 2014 AFP
Des juges financiers enquêtent depuis mars 2013 sur des commissions présumées en marge d'un contrat de vente d'hélicoptères avec le Kazakhstan, conclu en 2010 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, révèle mardi Le Monde.
Ce contrat de deux milliards d'euros porte sur l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters).
Une source judiciaire a confirmé qu'une information judiciaire avait été ouverte en mars 2013 pour blanchiment en bande organisée, corruption active d'agents publics étrangers et complicité et recel de ces infractions.
Dans ce dossier, une avocate niçoise a été mise en examen pour corruption active d'agent public étranger et blanchiment en utilisant des facilités procurées par son activité professionnelle, a précisé la source judiciaire. Deux intermédiaires sont également poursuivis, selon Le Monde.
Mais, les enquêteurs ont également entendu en garde à vue une proche collaboratrice de Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, ainsi qu'un ancien préfet qui, selon le quotidien, a été un conseiller de Nicolas Sarkozy.
Selon Le Monde, l'enquête est partie d'un signalement de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, sur un virement sur le compte de l'ancien préfet.
L'enquête de la police judiciaire mettra au jour d'autres versements non expliqués, versés par son avocate, qui a été mise en examen. Ils proviendraient d'un homme d'affaires belge d'origine kazakhe, proche du président Noursoultan Nazarbaïev, détaille Le Monde.
Contacté par l'AFP, Airbus Helicopters a dénoncé «l’amalgame qui est fait entre cette enquête et la signature de contrats de fourniture d’hélicoptères EC145 au Kazakhstan».
«Airbus Helicopters tient néanmoins à affirmer que le projet EC145 développé pour le Kazakhstan a été et reste conduit de façon parfaitement légale et appropriée», a indiqué la société, précisant qu'à ce jour une vingtaine d'hélicoptères avaient été livrés.
Autre aspect du dossier, révèle Le Monde, les enquêteurs se demandent si l'ancien pouvoir a pu faire pression sur des parlementaires belges, à la demande du président Nazarbaïev, pour adopter une disposition législative permettant un abandon de poursuites pénales, dont avaient bénéficié l'homme d'affaires belgo-kazakh et deux de ses associés.