"J'ai beaucoup d'admiration pour Jean Paul II, un pape d'ouverture, un géant de l'Histoire", proclame Paul Anselin. Une admiration telle que le maire de Ploërmel, une petite ville du Morbihan, veut ériger une statue à l'éfigie du défunt pape. L'idée, financée en partie par des fonfds publics,  n'est pas du goût d'une majorité des habitants. Qui ont prévu de manifester samedi, en sus d'une pétition qui a été signée par un millier de personnes.  

"Il s'agit d'une grave atteinte à la liberté, et à la loi de séparation de l'église et de l'Etat", dénonce Marylène Guillaume, enseignante et membre du collectif "contre l'installation de la statue à Ploërmel". Ce dernier, qui a déposé un recours auprès du tribunal administratif, dénonce en outre le fait que la municipalité, la communauté de communes et le conseil général du Morbihan, géré par la droite, ont financé la construction du socle, "pour 8.000 euros au total" selon Paul Anselin. Sans compter les 30.000 euros investis par la ville pour la communication liée à l'inauguration. 

C'est que, au-delà de l'hommage, Paul Anselin escompte des "retombées économiques et touristiques" de cette statue en bronze qui s'élèvera sur une place baptisée... Jean Paul II. Le socle en béton et granit est déjà en place pour accueillir l'oeuvre réalisée par le sculpteur russe Zurab Tsereli, et dont l'inauguration est prévue le 9 décembre, jour l'anniversaire de la promulgation de la loi de séparation de l'église et de l'Etat...

L'oeuvre devrait être acheminée par la route fin novembre. Arrivera-t-elle à destination ? Le collectif est déterminé à aller "jusqu'au bout pour que la statue ne soit pas installée".

C. F.