Tuerie des Marronniers: six personnes écrouées pour subornation de témoin présumée

Tuerie des Marronniers: six personnes écrouées pour subornation de témoin présumée

Six personnes déférées dimanche au parquet de Marseille dans ...
Le procès en appel d'Ange Toussaint Federici, rejugé pour un triple homicide dans un bar de Marseille en 2006, a repris lundi matin devant les assises du Var au lendemain de l'incarcération de six personnes dans une affaire de subornation présumée d'un témoin.
Le procès en appel d'Ange Toussaint Federici, rejugé pour un triple homicide dans un bar de Marseille en 2006, a repris lundi matin devant les assises du Var au lendemain de l'incarcération de six personnes dans une affaire de subornation présumée d'un témoin. - Gérard Julien afp.com
© 2012 AFP

© 2012 AFP

Six personnes déférées dimanche au parquet de Marseille dans une affaire de subornation de témoin présumée ayant provoqué, vendredi, l'ajournement du procès en appel d'une tuerie devant les assises du Var, ont été mises en examen et écrouées, selon des sources concordantes.

Le témoin que l'on soupçonne d'avoir été acheté, Karim Boughanemi, 36 ans, a été mis en examen et écroué pour "faux témoignage aggravé et association de malfaiteurs", a-t-on appris auprès de son avocat, Me Hakim Ikhlef.

Actuellement détenu pour meurtre, Boughanemi était un proche du caïd Farid Berrahma, tué avec deux lieutenants au bar des Marronniers à Marseille le 4 avril 2006. Il avait demandé à être extrait de cellule pour venir témoigner, jeudi, en faveur d'Ange Toussaint Federici, un ancien berger corse au casier de braqueur, jugé en appel à Draguignan après avoir été condamné en première instance, fin 2010, à 28 ans de réclusion criminelle pour ce triple assassinat.

Lundi, le président de la cour d'assises d'appel du Var, Thierry Fusina, doit décider de la poursuite du procès, qui s'est ouvert le 8 octobre et devait s'achever au plus tard mercredi, ou de son renvoi.

La compagne de Boughanemi, Mira Tes, 34 ans, et son cousin, Mourad Boughanmi, un chômeur de 35 ans jamais incarcéré, ont été mis en examen et écroués pour "complicité de faux témoignage aggravé, complicité de subornation de témoin et association de malfaiteurs", selon leurs avocats, Me Ikhlef et Me Denis Fayolle.

Vendredi, tous les deux avaient été surpris par la police à l'aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône), en train de se faire remettre de l'argent par deux hommes qui ont été mis en examen des mêmes chefs et écroués, selon une source proche de l'enquête. Il s'agit de Jean Quilichini, un entrepreneur dans l'immobilier de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) déjà condamné pour des faits mineurs, et d'Antonio Degortes, un artisan inconnu des services de police.

Enfin, Walid Sassi, un Aixois de 29 ans suspecté d'avoir servi d'"intermédiaire" dans cette affaire, a été mis en examen des mêmes chefs de complicité et d'association de malfaiteurs, et écroué, selon son avocat, Me Jean-Louis Keita.

"Mon client est un ami de Jacques Mariani (également placé en garde à vue à Nanterre, de vendredi soir à dimanche midi, dans ce dossier de subornation, NDLR), qu'il a connu en détention à la prison d'Aix-Luynes, où il se trouvait pour une affaire de stupéfiants", a affirmé à l'AFP Me Keita.

Fils d'une figure disparue du banditisme corse, Mariani, qui purge à la maison d'arrêt de Saint-Maur (Indre) une peine de 15 ans de réclusion criminelle pour assassinat, n'a cependant ni été en examen ni entendu comme témoin assisté au terme de sa garde à vue, selon son avocat, Me David Métaxas, ce qui entretient le flou sur le rôle qu'il a pu jouer dans l'affaire.

L'un des avocats de Federici, Me Dominique Mattei, a dit dimanche à l'AFP qu'en fonction des pièces communiquées, il pourrait demander le renvoi du procès lundi. Selon l'avocat de la famille Berrahma, Me Michel Roubaud, cette affaire ne change rien et l'audience devrait se poursuivre.

En mars 2008, lors du procès de l'assassinat d'un nationaliste corse devant les assises des Bouches-du-Rhône, trois hommes, dont un proche de deux accusés, avaient été interpellés pour avoir approché deux jurés. La défense avait réclamé un envoi du procès mais il s'était poursuivi.