VIDEO. Résultat présidentielle: Au Louvre, les macronistes savourent leur victoire annoncée
REPORTAGE•Dans une ambiance de boîte de nuit, les supporters d’Emmanuel Macron ont célébré son élection au carrousel du Louvre…Olivier Philippe-Viela et Laure Cometti
«Tu vis une soirée historique ! » Simon, 46 ans, s’adresse à son fils, sur l’esplanade du Louvre où les sympathisants d’Emmanuel Macron se sont réunis ce dimanche soir pour célébrer l’élection du nouveau président de la République, désigné par 65 % des voix face à Marine Le Pen. « Il a commencé il y a un an, sans parti », s’enthousiasme ce cadre dans les assurances, à côté de son épouse, pour qui cet « événement peut changer la vie politique française ».
« Le score de Le Pen est encore trop fort »
Quelques minutes avant l’annonce du résultat, l’inquiétude était très relative dans les rangs des supporters macronistes réunis au cœur de Paris. Quand le visage de leur champion est apparu sur les écrans géants, il y a eu l’explosion de joie attendue, mêlée à un sentiment d’évidence : « Le score de Le Pen est encore trop fort, mais on est au-delà de 65 %, c’est le plus important, ne nous plaignons pas », réagit Magalie, venue de Grenoble avec son conjoint, tous deux particulièrement motivés pour agiter leurs drapeaux français : « Nous n’avons jamais été politisés mais c’était important de venir, c’est un moment historique ».
Bekhi, Parisien de 42 ans, confirme : « J’étais sûr à 100 % qu’il gagnerait, il est resté optimiste et positif depuis le début. 65 %, ce n’est peut-être pas assez face au Front national, mais on ne va bouder une victoire. » Des Marseillaises sont entonnées dans la foule, dans laquelle on croise quelques soutiens du nouveau chef de l’État, comme le mathématicien Cédric Villani ou le député européen Jean-Marie Cavada. Emmanuel Macron se fera lui attendre, il préfère prononcer son discours de victoire depuis son QG, à quelques kilomètres dans le sud de Paris. Cavada nous affirme justement que « c’est un succès implacable qui dit que le peuple a envie de quelque chose de nouveau ». L’évidence de la victoire, encore, mais avec un bémol, ajoute l’eurodéputé, qui estime que « pour autant, il n’y a pas de quoi pavoiser ce soir, il faut une certaine modestie ».
« Maintenant, le plus dur pour lui, c’est la bataille des législatives »
Emmanuel Macron semble l’avoir entendu quand il prend la parole depuis le XVe arrondissement de Paris, sa première allocution étant teintée de gravité. « Je sais les divisions de notre nation, je sais la colère, l‘anxiété, les doutes », dit-il. Près de la pyramide du Louvre, derrière les sourires victorieux pointent les premières attentes et le sentiment que tout n’est pas réglé ce dimanche soir. Jean-François et Béatrice, retraités parisiens, socialistes revendiqués, parlent d’abord de l’absence de surprise - « J’avais pris Macron au sérieux dès le début, j’étais certain qu’il l‘emporterait » - avant que monsieur précise que « maintenant il va être attendu, la lune de miel sera courte ».
La prochaine échéance, les élections législatives, sera dans moins d’un mois. Une bonne partie des sympathisants du nouveau président n’a pas oublié dans l’euphorie de la victoire qu’il faut encore constituer une majorité parlementaire : « Les scores du premier tour et du second le montrent, ce n’est pas forcément une grande adhésion. Le vrai combat commence maintenant, le plus dur pour lui, avec la bataille des législatives », martèle Idrissa, engagé depuis avril 2016, lors de la création d’En Marche !. « J’espère que les Français seront cohérents et qu’ils soutiendront le président, sinon les institutions risquent d’être paralysées », craint Agnès, qui travaille dans un cabinet à Bercy.
Magic System, DJs et hymne européen
A ce moment, sur les écrans géants, apparaît Alexis Corbière, porte-parole de La France insoumise, mettant en garde François Bayrou et prédisant que nombre de Français « qui ont voté contre le FN », ne choisiront pas En Marche ! les 11 et 18 juin prochains. Il se fait gentiment huer et siffler par le public. Mais l’ambiance reste bon enfant. Les macronistes retrouvent vite le sourire alors que la soirée se transforme en concert en plein air malgré la pluie qui menace. Les artistes et Dj se succèdent sur scène. C’est au tour de Magic System : « on va bouger bouger », entonne le groupe ivoirien, en attendant l’arrivée de la star du jour, Emmanuel Macron, qui se fera désirer.
Il arrivera sur les coups de 22h30. Finie l’ambiance boîte de nuit à ce moment : place à Beethoven et l’Ode à la joie, hymne officiel de l’Union européenne, pour accompagner l’entrée très solennelle du nouveau président sur l’esplanade du Louvre, « ce lieu d’où l’Europe et le monde regardent la France. Ils attendent de nous de défendre l’esprit des Lumières menacé dans tant d’endroits ». Autre défi que se lance Emmanuel Macron : il « fera tout » pour qu’il n’y ait « plus aucune raison de voter pour les extrêmes ». Après ce bref discours, une Marseillaise, et une photo de famille sur scène (Brigitte au premier rang), il quitte la scène. Place à la musique et à la fête.