Une dizaine de médias se sont vus refuser leurs accréditations pour la soirée électorale du Front national, pour cause de « places limitées ». Le quotidien Libération, Le Monde, L'Obs et le magazine Les Inrocks, par solidarité avec les titres concernés, ont décidé de boycotter la soirée électoral du FN.

StreetPress, Mediapart, Rue89, Charlie Hebdo, Buzzfeed, les Jours, Quotidien, Explicite, Politis, Brut, Le Bondy Blog et des confrères étrangers sont concernés par ce refus.

« Ces mesures antidémocratiques et contraires à la liberté d’informer doivent cesser »

Dans une tribune publiée par Libération, le quotidien généraliste explique que ce n’est pas la première fois que le Front national interdit l’accès à un de ses meetings à des médias. Mais, la plupart du temps, il s’agit d’un ou deux titres – contre une dizaine aujourd’hui.

Le quotidien a expliqué qu’il agissait « par solidarité », ajoutant également que « la rédaction de Libération, qui ne sait pas à l’heure où nous écrivons ces lignes si elle est touchée par cette mesure, a décidé de ne pas se rendre à la soirée organisée par le parti d’extrême droite. » « Ces mesures antidémocratiques et contraires à la liberté d’informer doivent cesser, comme l’intimidation des journalistes dans les meetings », a annoncé dans un article Johan Hufnagel, le directeur adjoint de Libération. Le Monde, quant à lui, a également décidé de boycotter la soirée électorale du FN, dénonçant une « attitude qui ne permet pas d’assurer correctement la couverture d’un moment démocratique majeur et qui témoigne, après plusieurs autres incidents, d’une conception dégradée de la liberté de la presse ». Tout comme L'Obs, en solidarité de leurs confrères de Rue89.

Contacté par l’AFP, le FN n’avait à 17 heures pas encore expliqué les raisons de ce refus.