Présidentielle: Quelles sont les mesures prioritaires que les deux candidats veulent prendre?
POLITIQUE•Priorité nationale, expulsion des fichés S étrangers, retour aux frontières pour l'une, proportionnelle à l'Assemblée, ordonnances sur le droit du travail pour l'autre...20 Minutes avec AFP
La France saura dans deux jours lequel des deux finalistes à l’élection présidentielle entrera à l’Elysée. Et pour les indécis, ce petit résumé des mesures que chacun des candidats promet de prendre dès son arrivée pourrait aider à décider quel bulletin glisser dans l’urne. Tour d’horizon les priorités d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.
Emmanuel Macron
- Audit immédiat sur les finances publiques, dès l’entrée en fonction « afin de disposer à la mi-juin des résultats de la gestion en cours ».
- Projet de loi sur la moralisation politique, qui interdira entre autres le népotisme pour les parlementaires, « mis sur la table du Conseil des ministres avant les législatives » de juin, afin d’être voté ultérieurement.
- Des ordonnances dès l’été, évitant ainsi de longs débats parlementaires, même si le Parlement devra dans un premier temps donner l’autorisation de légiférer de cette façon. Les ordonnances « simplifieront » le droit du travail en donnant la priorité à l’accord d’entreprise pour fixer la durée du travail, et en encadrant le montant des dommages et intérêts accordés par les prud’hommes pour licenciement. Elles établiront un droit à l’erreur pour tous face aux administrations, notamment en matière fiscale, et supprimeront les normes européennes « surtransposées » dans le droit français.
- Terrorisme : toujours à l’été, création d’un état-major permanent des opérations de sécurité intérieure, de renseignement et de lutte contre le terrorisme, ainsi que d’une cellule spéciale du renseignement dédiée à Daesh.
- Des réformes à l’école pour la rentrée 2017 : limitation à 12 du nombre d’élèves par classe en zone d’éducation prioritaire et « retour » des classes bilangues, supprimée en partie par la réforme du collège.
- Renouveler les principaux postes de hauts fonctionnaires dans les six premiers mois
- Proposer des conventions démocratiques dans l’UE d’ici la fin 2017 à propos « du contenu de l’action de l’Union » et sur « ses priorités »
- Instaurer avant la fin de l’année une dose de proportionnelle à l’Assemblée nationale, qui entrera en vigueur aux élections législatives suivantes (en principe en 2022).
Marine Le Pen
- Retour aux frontières nationales « immédiatement » en suspendant les accords de Schengen. Actuellement la France a déjà rétabli le contrôle aux frontières pour cause de menace terroriste persistante. La Commission européenne a donné son accord pour une prolongation jusqu’à la mi-juillet.
- Expulsion « tout de suite » des étrangers fichés S. L’expulsion est possible seulement si la personne représente « une menace grave ou très grave pour l’ordre public ».
- Moratoire sur l’immigration visant le regroupement familial, dans des conditions non précisées.
- Moratoire « immédiat » sur l’énergie éolienne.
- « Deux premiers mois » : abrogation de la loi Travail et des lois pénales Dati et Taubira, baisse de 10 % des trois premières tranches de l’impôt sur le revenu, rétablissement de la défiscalisation des heures supplémentaires, réorientation du CICE vers les TPE/PME et suppression de l’aide médicale de l’Etat. Ces mesures, impliquant des changements législatifs, ne pourront en fait être prises qu’une fois le Parlement élu, au début de l’été.
- Loi d’éthique prise « dès les premières semaines du quinquennat », qui prévoit notamment l’obligation pour tout candidat à une élection de présenter un casier judiciaire vierge, prévue par l’accord de gouvernement avec Nicolas Dupont-Aignan.
- Septembre 2017, référendum pour réformer la Constitution : inscrire la priorité nationale, introduire la proportionnelle à toutes les élections, instaurer un référendum d’initiative populaire, diminuer le nombre de parlementaires, passer au septennat non renouvelable et rendre prioritaire la loi française sur les traités internationaux. Le référendum porterait aussi sur la suppression du titre XV de la Constitution, qui inscrit l’appartenance de la France à l’Union européenne.
- Négociations avec l’UE - sans préciser la date de début - pendant plusieurs mois sur la sortie de l’euro comme monnaie unique et de l’espace Schengen, avant un nouveau référendum sur le maintien dans l’UE