Présidentielle: Macron refuse une « coalition » avec LR ou le PS et tacle Baroin
PRESIDENTIELLE•Dans un entretien donné au « Figaro », le candidat de En marche réaffirme sa volonté de procéder à une refondation de la vie politique…N. Se. avec AFP
Les dernières déclarations d’Emmanuel Macron n’ont dû ravir ni la gauche ni la droite. Après les résultats historiques qui ont vu l’élimination des deux gros partis au premier tour de la présidentielle, certains ténors du PS, comme Manuel Valls ou du parti LR comme François Baroin, espèrent plus ou moins secrètement intégrer l’éventuel futur gouvernement de Macron.
Le candidat de En marche a donc préféré réaffirmer son refus d’une coalition dans une interview donnée au Figaro, mise en ligne vendredi soir.
« L’objectif que je fixe est clair : obtenir aux législatives une majorité absolue qui soit une majorité présidentielle », a déclaré Emmanuel Macron. « Il n’y aura pas de coalition avec les deux grands partis existants, ni avec LR ni avec le PS. Mais dans les temps qui arrivent, il y aura une refondation de la vie politique qui verra des socialistes et des Républicains me rejoindre individuellement », a estimé le candidat de En Marche. « C’est la clé pour ne pas avoir de majorité coulissante. On ne peut pas se le permettre dans les temps d’incertitude que nous traversons », a-t-il poursuivi.
Baroin et Cambadélis raillés par Macron
Favori du deuxième tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron n’a ainsi pas totalement fermé la porte à ses anciens camarades socialistes ou à ses adversaires, mais n’a pas hésité non plus à fustiger l’attitude de certains, comme François Baroin.
« Nous avons M. Baroin, qui est l’un des responsables d’un parti qui fait 20 % » au premier tour de la présidentielle. « Et il dit de manière absolument invraisemblable : "moi je veux bien être Premier ministre de M. Macron". Vous me direz, il a voulu être celui de M. Sarkozy, il a voulu être ensuite celui de M. Fillon, il voudrait devenir le mien. Il manifeste donc une vraie constance : la recherche de son intérêt personnel », a raillé M. Macron, avant de glisser une autre pique au premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, soupçonné de calcul politique.
« Jeudi, M. Cambadélis disait que, s’il est réélu député, il ne voterait pas l’habilitation à réformer le Code du travail. Très bien ! Mais moi je suis clinique : M. Cambadélis est le chef d’un parti qui fait 6 %… Donc sa principale préoccupation est surtout de savoir combien de députés il aura avec l’étiquette socialiste », a-t-il estimé. « Cette cécité prouve qu’ils ne sont pas en situation d’avoir une majorité », a encore cinglé M. Macron.