CAMPAGNELa candidate FN Marine Le Pen tire tous azimuts en vue du second tour

VIDEO. Présidentielle: La candidate FN Marine Le Pen tire tous azimuts en vue du second tour

CAMPAGNEOutsider du second tour de la présidentielle, la candidate FN Marine Le Pen et son équipe multiplient les coups pour faire basculer le scrutin, le 7 mai…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

L'essentiel

  • Marine Le Pen est donnée perdante au second tour de la présidentielle selon les enquêtes d'opinion
  • Pour faire basculer le scrutin, la candidate mise sur une nouvelle communication et des coups comme le court-circuitage du déplacement de son concurrent à Amiens
  • Le parti souhaite ramener les électeurs des candidats battus (Jean-Luc Mélenchon, François Fillon, Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau) sur le vote FN

Ratisser large et profondément pour espérer gagner l’élection présidentielle, tel est le défi de Marine Le Pen face au favori Emmanuel Macron. La candidate du Front national, donnée perdante face au candidat d’En Marche ! par les enquêtes d’opinion, a débuté un entre-deux-tours sur les chapeaux de roues. Interview télé, déplacement avec la France qui se lève tôt au marché de Rungis, la candidate a ce mercredi grillé la politesse à son adversaire, le prenant malicieusement à contre-pied : Marine Le Pen a en effet effectué une visite surprise sur le parking du site Whirlpool pour rencontrer les salariés, alors qu’Emmanuel Macron se trouvait à quelques kilomètres, à la chambre de commerce de la Somme, pour discuter avec des délégués syndicaux de l’entreprise. « Je suis ici à ma place (…) au milieu des salariés de Whirlpool (…) pas en train de manger des petits fours avec quelques représentants qui en réalité ne représentent qu’eux-mêmes », a-t-elle lancé aux salariés enthousiastes. Emmanuel Macron, arrivé quelques heures plus tard, a quant à lui reçu quolibets et chahuts par les salariés de cette entreprise menacée de délocalisation en Pologne. Fermez le ban.

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Etre là où l’on ne l’attend pas. Marteler la différence entre le supposé « candidat de l’oligarchie » Emmanuel Macron contre « la candidate du cœur » Marine Le Pen. Cette formule résumant la stratégie de communication frontiste est énoncée le matin même à Paris par Jean-Lin Lacapelle, le responsable du pôle « mobilisation militante » de l’équipe de campagne de la candidate qui participe au dévoilement de l’affiche de campagne pour cet entre-deux-tours.

Ce poster signe « une nouvelle élection par rapport au scrutin du premier tour, où l’on était dans le granulat de programme, dans de la pédagogie, alors que l’on va maintenant détailler une vision », explique Jean Messiha, le coordonnateur du projet présidentiel de Marine Le Pen. Comme sur de précédentes affiches de campagne, le nom de famille est absent au profit du seul prénom de la candidate. La féminité de Marine Le Pen, déjà travaillée dans son clip de campagne et dans plusieurs de ses discours, est pour la première fois mise en avant sur cette affiche : la jupe est sage, mais relevée sur sa cuisse. « On va parler des valeurs, de la famille pour ce second tour », prédit encore le haut fonctionnaire Jean Messiha.

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Jean-Luc Mélenchon salué

Après l’image ripolinée et le choix des mots, place aux mains tendues en direction des électeurs déçus. Interrogés sur le candidat défait Jean-Luc Mélenchon, Jean-Lin Lacapelle ou l’eurodéputé FN Steeve Briois rivalisent de mots doux. En ne donnant pas de consigne de vote, « Jean-Luc Mélenchon fait un choix respectable parce qu’il ne participe pas à cette indécence qui consiste à répéter en boucle de manière idiote, puérile, bête, qu’il faut barrer la route à Marine Le Pen. Il a le sens des responsabilités (…) C’est une marque de courage à saluer », juge le maire d’Hénin-Beaumont. Pour Jean-Lin Lacapelle, « Mélenchon reste dans la dignité aujourd’hui ».

L’eurodéputé FN Bruno Gollnisch revient, lui, sur ses « relations courtoises avec Jean-Luc Mélenchon quand nous nous rencontrons dans le train qui nous mène à Strasbourg », « même si nous avons des différences d’opinions », souligne-t-il. Avant d’estimer que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, « très critiques de l’Union européenne et du libre-échangisme » ne pourront pas voter pour Emmanuel Macron, « l’auteur de la loi El Khomri qui les a mis dans la rue ». « Il y a donc des marges de progression, à droite, dans l’électorat François Fillon, comme à gauche. Sans oublier les électeurs ouvertement souverainistes qui se sont portés sur Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau », juge encore Bruno Gollnisch. Restent moins de deux semaines avant le scrutin du 7 mai, qui peuvent, selon ces frontistes, renverser la vapeur.