POLITIQUEVIDEO. Un échec cinglant pour Benoît Hamon

VIDEO. Présidentielle: Un échec cinglant pour Benoît Hamon

POLITIQUEDe 18 % d’intentions de vote juste après la primaire, il termine finalement avec un score sous la barre des 10 % lors de ce premier tour de la présidentielle…
Mathieu Bruckmüller

M.B.

L'essentiel

  • Benoît Hamon n'a pas de «regrets»
  • Pourtant, il est nettement distancé par Jean-Luc Mélenchon
  • Son avenir politique est incertain

«Quand on a fait une bonne campagne comme on l’a faite, il ne faut pas avoir de regrets ». C’est avec le sentiment du devoir accompli que Benoît Hamon est allé voter dimanche matin. Pourtant, son score au premier tour de l’élection présidentielle de 6% (Ipsos) sonne comme un revers cinglant pour le candidat de la Belle Alliance Populaire.

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Un sacré contraste après sa victoire surprise lors des primaires en janvier après laquelle il était crédité de 18% d’intentions de vote. Celui que personne n’avait vu venir a séduit avec un programme de « gauche totale », innovante : son revenu universel, son attachement à la reconnaissance du burn-out au travail, sa préoccupation pour les perturbateurs endocriniens, ont donné de lui l’image d’un homme ancré dans le quotidien des Français.

Multiplication des défections

Pourtant, Benoît Hamon n’a jamais réussi à endosser le costume de présidentiable selon le politologue de l’IEP de Bordeaux Jean Petaux, interrogé récemment par 20 Minutes : « C’est un refoulé qui s’est manifesté jusque dans sa grammaire corporelle et son attitude, il a surjoué la normalité, disant qu’il ne serait pas l’homme-providentiel. Il y a eu une absence de prise en compte des codes électoraux. » Et de poursuivre : « Sa campagne est une succession de contre-sens : quand on gagne une primaire avec des positions clivantes, la première chose à faire est d’essayer de rassembler la totalité de sa famille politique. Il a fait exactement l’inverse en se désintéressant de l’aile droite, partie chez Emmanuel Macron, et en passant dix jours à convaincre Yannick Jadot. »

Face à la multiplication des défections de certains poids lourds du PS, comme Manuel Valls ou Jean-Yves Le Drian, au profit du fondateur d’En Marche !, Benoît Hamon a dénoncé les « coups de couteau dans le dos » plantés par des « caciques qui veulent rester au pouvoir » et avec qui « il n’aurait pas gouverné ». Mais son appel répété aux électeurs de gauche à ne pas « voter par défaut » n’aura pas été suffisant.

Doublé sur sa gauche

Car dans le même temps, il a réussi à se faire doubler sur sa gauche par Jean-Luc Mélenchon qui s’est envolé dans les sondages porté par une forte dynamique dans la dernière ligne droite. Les dernières tentatives de Benoît Hamon d’inverser la vapeur avec sa « lettre aux Français », imprimée à plus de huit millions d’exemplaires et le rassemblement mercredi dernier de plusieurs milliers de soutiens, 20.000 selon les organisateurs, place de la République n’auront pas suffi. Même s’il réalise même l’un des plus mauvais scores de l’histoire du Parti socialiste à une présidentielle, le spectre d’un score à la Gaston Deferre (5,01 % en 1969), a été conjuré. Bonne nouvelle pour le PS quand même, en dépassant la barre des 5%, les frais de campagne seront remboursés.

La bataille des législatives

Mais dans ce contexte l’avenir de Benoît Hamon est encore flou. Il risque de ne pas être en mesure de diriger pour le PS la campagne des législatives qui s’ouvre. Car le Premier ministre, Bernard Cazeneuve est pressé par certains dans son camp de mener la bataille. Le bref locataire de Matignon coche de nombreuses cases : pour l’aile sociale-démocrate aux manettes lors du quinquennat Hollande, il freinerait la stratégie de rapprochement avec la gauche de la gauche de Jean-Luc Mélenchon et laisserait ouverte celle d’un éventuel accord avec Emmanuel Macron et En Marche !.

Mais après, Benoît Hamon voudra (pourra)-t-il prendre la tête du PS ? L’avenir le dira, mais dans un premier temps, il devra s’attacher à batailler le mois prochain pour garder sa circonscription de député dans les Yvelines.

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Premières estimations des résultats du premier tour de l'élection présidentielle :