Présidentielle: Si Fillon, Macron ou Le Pen est élu, «vous allez cracher du sang», lance Mélenchon
PRESIDENTIELLE•Le candidat de La France insoumise a visé ses trois principaux adversaires, et en particulier Emmanuel Macron...M.C. avec AFP
«Si vous élisez ces trois-là, vous allez cracher du sang ». Galvanisé devant des milliers de personnes réunies à Lille, Jean-Luc Mélenchon s’est montré offensif mercredi soir, en adressant notamment une longue mise en garde contre ses principaux adversaires pour la présidentielle Emmanuel Macron, François Fillon et Marine Le Pen.
Parlant d’eux avec un « ils » général, le candidat de La France insoumise a longuement expliqué à ses partisans vouloir les « mettre en garde pour que vous compreniez la catastrophe qu’ils sont en train d’organiser ». Leur calcul, a-t-il jugé, c’est « l’ubérisation généralisée », soit selon lui, « le Moyen-Age ».
« Je veux vous mettre en garde pour que vous compreniez la catastrophe qu’ils sont en train d’organiser », a poursuivi le candidat, affirmant porter « un discours moral sur la vie : nous ne sommes pas d’accord pour que le principe ce soit : "Accumule tant et plus, profite et tais-toi" ! ». Il a également reproché à ses concurrents leur « indifférence en béton armé à la nature », car aucun d’entre eux ne prévoit de sortir du nucléaire alors que lui a mis cette mesure au cœur de son programme.
« J’ai rendu ma carte pour rester fidèle à mon idéal, lui pour aller à la banque Rothschild »
Emmanuel Macron, qui avait reproché au candidat de La France insoumise d’avoir été déjà « sénateur socialiste » quand il était lui-même « au collège », a eu droit à une charge personnalisée : « Je suis déçu, je me disais "cet homme est intelligent, il a fait des études tout ça" », a commencé ironiquement Jean-Luc Mélenchon, rappelant que l’ancien ministre de l’Économie avait « gagné 30 millions en vendant une boîte ». « La différence d’âge n’est pas un argument pour se mépriser », a tancé le candidat.
Puis, celui qui est désormais en troisième position dans les sondages a rappelé qu’à un moment, Emmanuel Macron et lui-même avaient été « sur la même ligne de départ ». « C’était en 2008 et on portait tous les deux une carte du PS dans la poche : moi, j’ai rendu ma carte pour rester fidèle à mon idéal et reprendre le combat, notamment avec les communistes, j’avais 57 ans ». « Et lui en avait 31, il a rendu sa carte pour aller à la banque Rothschild ! ».
« Voilà, Monsieur Macron, je suis disposé à avoir les relations les plus charmantes avec vous, mais Monsieur Macron, il va falloir être poli », a-t-il lancé. Moquant encore le candidat d’En Marche !, qui l’a critiqué en parlant de « la gauche communiste qui prétend vendre des rêves », il a répondu : « On ne les vend pas, on les donne », sous les rires de la salle bondée du Grand Palais à Lille.