DESINTOX«L’Emission politique»: Le top 5 des approximations/manipulations de Fillon

«L’Emission politique»: Le top 5 des approximations/manipulations de François Fillon

DESINTOXLe candidat LR à la présidentielle a encore commis quelques «erreurs», factuelles cette fois…
François Fillon sur France 2 le 23 mars 2017.
François Fillon sur France 2 le 23 mars 2017. -  LAURENT CHAMUSSY/SIPA
O. P.-V.

O. P.-V.

Le second passage de François Fillon à L’Emission politique de France 2 a été animé. Dispute avec la romancière Christine Angot, mise en cause du Président de la République, séquence difficile pour le candidat dans un service hospitalier…

Au milieu de tout ça, le député de Paris était venu parler de son programme, éclipsé par les affaires. L’ancien chef du gouvernement a passé beaucoup de temps à se justifier, parfois maladroitement. Retour sur les cinq manipulations/approximations/exagérations les plus visibles de l’époux de Penelope Fillon.

« 1. « Vous avez vu mon patrimoine ? Il est moins important que celui de Jean-Luc Mélenchon » »

Questionné sur son rapport à l’argent, François Fillon a répété à plusieurs reprises que le candidat de la France insoumise a un patrimoine plus élevé que lui, se basant sur les récentes déclarations publiées par le Conseil constitutionnel.

Mais c’est faux. Si l’on prend uniquement l’actif patrimonial, c’est-à-dire les biens immobiliers, les placements et les divers biens (comme une voiture, ou par exemple les deux montres à 12.000 et 15.000 euros de François Fillon), l’ancien Premier ministre possède 1.123.164 euros. Avec les mêmes indicateurs, Jean-Luc Mélenchon, qui possède un appartement à Paris, une maison secondaire et un peu plus de 100.000 euros en banque, a un actif patrimonial estimé à 1.131.210 euros. 8.000 de plus que François Fillon donc.

Sauf qu’un patrimoine doit être exprimé en net pour être complet, dettes comprises. Fillon a 90.000 euros de dettes, Mélenchon environ 165.000. Patrimoine net pour FF : 1.033.715 euros. Pour JLM : 965.488 euros. +68.227 euros pour Fillon.

« 2. « Un livre explique comment François Hollande est branché en permanence sur Tracfin, comment il est au courant des moindres faits et filature. On cherchait un cabinet noir, on l’a trouvé. » »

Le livre auquel l’ancien député de la Sarthe fait référence s’appelle Place Beauvau, Police : les secrets inavouables d’un quinquennat (éd. Robert Laffont) et a été coécrit par Olivia Recasens, Christophe Labbé et Didier Hassoux. Ce dernier, journaliste au Canard enchaîné, a démenti en direct les interprétations par François Fillon de son bouquin : « On n’a jamais écrit ça […] La seule personne qui croit qu’il y a un cabinet noir à l’Elysée c’est François Fillon. Il y croit tellement que le 24 juin 2014 […] il est allé voir Jean-Pierre Jouyet, qui est le numéro 2 de l’Elysée, pour lui demander d’activer ce cabinet noir. »

« Cité par François Fillon sur France 2, ce soir, le journaliste Didier Hassoux tombe des nues. Réaction sur @franceinfo pic.twitter.com/CFztDlg5M4 — franceinfo (@franceinfo) 23 mars 2017 »

L’Elysée avait envoyé un communiqué durant l’émission et François Hollande a réagi ce vendredi auprès de France Info : « Je ne veux pas rentrer dans le débat électoral, je ne suis pas candidat, mais il y a une dignité, une responsabilité à respecter. Je pense que François Fillon est au-delà maintenant, ou en deçà. »

« 3. « L’enquête a été ouverte avec une rapidité, du jamais vu dans l’histoire de la Ve République » »

Le 1er mars, quand il a été informé de sa mise en examen à venir (elle est intervenue le 14 mars), François Fillon avait déjà avancé cet argument, dans le cadre d’une rhétorique insistant sur la nature non conventionnelle des investigations à son encontre. En somme, François Fillon se plaint de ne pas être un justiciable comme les autres. Pourtant, toutes les règles ont été respectées par le Parquet national financier, comme 20 Minutes l’expliquait le 1er mars.

Sur la rapidité des investigations et de la mise en examen, le politologue Olivier Ihl rappelait alors « qu’une information judiciaire peut déboucher très rapidement sur une mise en examen. Il y avait eu 14 jours de délai pour Jérôme Cahuzac, contre 19 pour Fillon. Donc ce cas de figure n’est pas sans précédent ». Cette semaine, le désormais ex-ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a fait les frais de la vitesse du PNF : l’émission Quotidien a fait des révélations lundi 20 mars au soir, le PNF a ouvert une enquête préliminaire le 21 vers 14h, et le ministre a démissionné à 18h.

« 4. « On a supprimé Jeanne d’Arc » des manuels d’Histoire, l’intox relayée depuis plusieurs mois »

Face à une historienne et enseignante, François Fillon a répété que l’histoire de Jeanne d’Arc n’était plus enseignée dans les manuels scolaires. C’est une intox régulière de la part du candidat LR, qu’il dissémine depuis plusieurs mois, notamment face à Alain Juppé lors du débat de l’entre-deux-tours de la primaire de la droite. 20 Minutes avait alors souligné la réécriture par François Fillon des actuels programmes d’Histoire. Car Jeanne d’Arc est bien abordée, principalement en cinquième, au travers du thème « Société, Eglise et pouvoir politique dans l’Occident féodal ».

« 5. « Je vous assure que je ne reçois jamais de SMS pendant une émission. Encore une calomnie supplémentaire » »

Le Parisien rapportait mercredi que Fillon a été conseillé par son équipe par SMS au cours du débat sur TF1 le 20 mars. Le Figaro confirmait dans la journée qu’il était en lien avec Anne Méaux, ancienne du GUD qui gère sa communication. Et le Sarthois était le seul des cinq candidats à avoir posé son téléphone sur le pupitre devant lui.

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