Ce mardi, aux alentours de 16h45. Une clameur s’élève dans les étages de l’Hôtel de ville de Nantes (Loire-Atlantique), où les collaborateurs de Jean-Marc Ayrault se sont rassemblés pour suivre à la télévision l’investiture de François Hollande… Et surtout la nomination de leur poulain à Matignon. «On a gagné, on a gagné», scandent-ils devant les micros et caméras.

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Mais, dans la rue, on a surtout le sentiment d’avoir perdu un maire. Annie, une employée municipale de 54 ans, a aussi perdu son patron dans l’histoire. «Je suis triste de le perdre, c’est quelqu’un de remarquable», confie la quinquagénaire, qui attend son bus. «Ceci dit, je me réjouis pour lui de sa nomination: c’est un bosseur, qui suit ses dossiers. Il fera un bon Premier ministre.»

Même son de cloche un peu plus loin, au sein d’un groupe de copines du lycée Clemenceau. «C’est cool, il a fait des choses bien à Nantes, il en fera de bonnes pour la France», estime Marion, 17 ans. «Après, cela aurait été mieux que ce soit Martoche [Martine Aubry, ndlr], histoire d’avoir une femme Premier ministre», nuance Gwenn, une amie du même âge.

«Ça reste un bon maire»

Un peu plus loin, à la terrasse d’un café, Rachel s’interroge. «Je suis un peu comme tout le monde, je me demande ce que cela va donner: il n’a jamais eu aucune expérience ministérielle», souffle cette Nantaise de 55 ans. «Après, ça reste un bon maire: Nantes est une ville dynamique, où il n’y a pas trop de pauvreté me semble-t-il… Maintenant, qu’est-ce qui va se passer?»

Réponse: selon toute vraisemblance, c’est son premier adjoint Patrick Rimbert qui va s’installer dans le fauteuil de maire, si les législatives sont gagnées par le PS. L’ex-député s’était fait connaître à l’Assemblée nationale, où il a siégé de 1997 à 2002, en portant la loi SRU, qui impose aux communes d’avoir au moins 20% de logements sociaux.