POLITIQUELégislatives: Le choc Mélenchon-Le Pen aura bien lieu à Hénin-Beaumont

Législatives: Le choc Mélenchon-Le Pen aura bien lieu à Hénin-Beaumont

POLITIQUEJean-Luc Mélenchon a confirmé samedi midi sa candidature dans le Pas-de-Calais...…
M.B. avec Olivier Aballain à Hénin-Beaumont

M.B. avec Olivier Aballain à Hénin-Beaumont

Fin du faux suspense. Jean-Luc Mélenchon sera bel et bien candidat face à Marine Le Pen à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Il l'a confirmé ce midi sur l'antenne de France 3 Nord-Pas-de-Calais.

«Je suis quelqu'un qui propose comme réponse à la crise le social et pas l’ethnique», a-t-il indiqué. Pour conter ceux qui pourraient critiquer ce parachutage, il a expliqué se sentir «partout chez lui sur le territoire de la République». Par la suite, il a tenu une conférence de presse dans la salle du Colysée, à 100 mètres environ de l'hôtel de ville d'Hénin-Beaumont, où se trouvait plus de 200 personnes.

>> Décryptage: Pourquoi Mélenchon a tout à y gagner.

Son élection enverrait selon lui un double signal: l'extrême droite peut être battue alors qu'elle monte partout en Europe et François Hollande doit maintenir le cap à gauche sous la pression d'un Front de gauche solide. Le candidat du Front de gauche peut espérer laver dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais l'affront du premier tour de la présidentielle, où il a obtenu 11,10% des voix contre 17,90% pour Marine Le Pen, loin derrière le score espéré.

Mélenchon invite Le Pen à débattre

«Nous voulons obtenir ici une victoire politique qui ait un sens national et international», a lancé l'ancien candidat à la présidentielle. «Si vous voulez vous en prendre aux arabes, votez FN, si vous voulez vous en prendre aux banquiers, votez Front de gauche...Oui, je suis obsédé par la droite et l’extrême droite puisque je suis à gauche». Mais pour Jean-Luc Mélenchon, il ne s'agit pas d'une affaire personnelle, mais collective. Il aborde d'ailleurs cette campagne avec «un esprit de conscience, de savoir, de raison, et d’arguments. Il n’y aura pas la bataille de chiens que certains espéraient». Il invite Marine Le Pen à débattre où elle veut et quand elle veut. Après avoir qualifié la présidente du FN de «semi-démente», de «chauve-souris» et de «yéti de la politique française» pendant la campagne présidentielle, il s'est donc gardé de telles invectives samedi.

La présidente du Front national a réagi avec ironie. «Ce n'est plus de la rage, c'est de l'amour. Je crois qu'il ne peut plus vivre sans moi», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Perpignan, en qualifiant cette candidature d'«épiphénomène» dans la campagne pour les législatives. Mais dans tous les cas, l’affrontement entre les deux tribuns promet d’être rude.

«Une attitude de petit garçon»

«Ça va être une bataille homérique, avec une symbolique extrêmement puissante, puisque c'est le berceau du mouvement ouvrier français et que c'est en même temps l'endroit où Marine Le Pen, par bravade, a décidé d'aller s’installer, car elle habite le château de Montretout (Hauts-de-Seine), elle n'est pas du tout du Pas-de-Calais !», soulignait l’ancien candidat à l’élection présidentielle sur France Info vendredi.

De son côté, Steeve Briois, secrétaire général du Front national, conseiller régional du Nord Pas-de-Calais et conseiller municipal d'Hénin-Beaumont estimait vendredi dans un entretien accordé à 20 Minutes que l’attitude de Jean-Luc Mélenchon «est pathétique. On dirait qu’il a une obsession de Marine Le Pen, ne vivant que par Marine Le Pen. C’est une attitude de petit garçon».