PRÉSIDENTIELLEPhilippe Poutou «bosse les mains dans le cambouis»

Philippe Poutou «bosse les mains dans le cambouis»

PRÉSIDENTIELLEhilippe Poutou, le candidat NPA, décrit par ses collègues de l’usine Ford de Blanquefort en Gironde...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Symbole de la lutte victorieuse pour la sauvegarde des emplois sur le site de l’usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux, Philippe Poutou a été incité par ses collègues ouvriers à se présenter à la présidentielle sous la bannière du NPA. Et la semaine dernière, il a crevé l’écran sur France 2, lors de l’émission «Des paroles et des actes».

«On lui a dit d’y aller quand on a vu que Besancenot ne repartait pas», explique Carlos, 44 ans, salarié de Ford et militant NPA. Conseillers, mais surtout supporters, Gilles, Thierry, Vincent, Carlos et Eric, membres du «noyau dur» du syndicat CGT Ford sont plus que jamais derrière leur collègue.

«C’est un mec de terrain comme nous»

Employé au service maintenance et dépannage des machines chez Ford, il a posé un congé sans solde en mars pour la dernière ligne droite de la campagne. «J’ai été embauché en 1999, lors de la mise en place des 35 heures. Avant, j’avais enchaîné intérim et CDD dans l’industrie à des postes de logistique et de manutention», raconte le candidat anticapitaliste.

«Il bosse avec un bleu de travail, les mains dans le cambouis, insiste Carlos. C’est un mec de terrain comme nous.»

«Si le site tourne encore, c’est parce qu’on s’est battus», assure Philippe Poutou. «On se dirigeait vers une catastrophe industrielle, il y avait 10000 emplois induits menacés», rappelle Eric, la mine grave.

«Il est resté le même, spontané et combatif»

Aucune mobilisation n’avait eu lieu à Blanquefort depuis vingt ans. «On a réussi à mobiliser 250 personnes un samedi matin, c’était un record, car on était une petite cinquantaine à débrayer lors des précédents appels à la grève», se souvient le candidat.

«On a bloqué l’usine pendant dix jours», ajoute l’un de ses compagnons de lutte. Plus que d’un leader, ses copains parlent d’«un bosseur qui n’arrêtait pas».

Plus à l’aise pour parler aux médias, il est vite poussé au premier plan par ses collègues. «On lui disait: “Allez Philippe, va leur parler !”», se souvient Carlos, amusé. Les six hommes sont restés soudés.

«Plus les actions étaient culottées, plus il y avait un resserrage des liens alors que tout était fait pour diviser les secteurs. La direction a été surprise par la solidarité, la fraternité», observe Philippe Poutou.

«Il est resté le même, spontané et combatif. C’est une fierté pour les ouvriers de l’usine qu’il soit parmi les dix», confie Carlos. Alors sa candidature, c’est un peu la leur aussi.

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