Vous interviewez François Kalfon, auteur de «Que faisons-nous de leur vingt ans?»
CHAT•Le socialiste répondra à vos questions mercredi, à 11 h...Toulouse: «Si l’individu est arrêté, on peut penser que Sarkozy pourra en bénéficier. Mais, j’observe que politiser à l’excès ce fait divers regrettable et tragique, est porteur de risques immenses. Tout le monde a en mémoire, la façon dont Aznar en Espagne, qui avait voulu tirer partie des attentats à Madrid a été sanctionné lourdement par les électeurs»
«L’idée publicitaire que les jeunes souhaiteraient d’abord "faire leur vie", c’est à dire pourquoi pas s’amuser, partir à l’étranger, est largement une idée fausse. Ils souhaitent avant tout disposer d’un travail pour pouvoir avoir un logement et éventuellement gagner suffisamment d’argent pour s’installer»
« En France, on se préoccupe davantage d’orienter les mauvais élèves selon des critères de "culture générale" plutôt que de hisser la majeure partie d’une génération vers les métiers qui recrutent»
«Ce qui me frappe, c’est cette peur panique de l’engagement qui s’illustre dans tous les domaines (...) L’habitude de la précarité (stages, intérim, cdd...) rend certains jeunes craintifs vis à vis de l’insertion durable dans l’entreprise. J’ai même entendu certains témoignages de jeunes déstabilisés par la perceptive d’un CDI, après des années de galères..»
«On constate à l’occasion de cette présidentielle, un désintérêt étonnant des jeunes vis à vis de la politique: peu présents dans les meetings, et peu revendicatifs. En outre, alors qu’ils constituaient des bataillons naturels pour la gauche, un phénomène nouveau apparait, en tout cas dans la jeunesse des quartiers populaires, un engouement pour le Front national et Marine Le Pen»
«La façon compulsive dont à tout moment de la journée les jeunes retrouvent leur communauté en consultant leurs pages ou statuts Facebook correspond davantage à un repli sur une sphère privée, intime plutôt qu’à un engagement au sein de la société. Le fonctionnement communautaire que favorise Internet, et c’est le paradoxe, ne crée pas du collectif, il additionne des individus, les poussant à se singulariser, à se distinguer, en adoptant une posture originale ou décalée pour susciter un "like"»
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La jeunesse est-elle le sujet prioritaire des Français pour cette élection présidentielle?
Aujourd’hui le sujet prioritaire des Français c’est plutôt l’emploi et le pouvoir d’achat, la jeunesse n’est pas vraiment citée comme un sujet important dans les enquêtes. Mais pour moi il s’agit d’un sujet fondamental, c’est pourquoi j’ai décidé d’y consacrer un livre. D’abord la jeunesse connaît des difficultés particulières avec une réapparition inquiétante de la pauvreté dans cette catégorie d’âge et des phénomènes d’addiction inquiétants. Avec 150.000 jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme et un taux de chômage à 25%, c’est à dire plus de deux fois et demi plus que le taux moyen, on ne peut pas vraiment dire que la situation de la génération Y soit enviable. A ce jour seul François Hollande a décidé d’en faire un sujet prioritaire parce qu’il a bien compris que pour que l’espoir renaisse dans ce pays il faut que les nouvelles générations puissent de nouveau avoir un avenir meilleur que leurs parents. Ce qui malheureusement est loin d'être la cas aujourd’hui.
Qu'appelle-t-on exactement la génération Y?
D’abord on l’appelle la génération Y par ce qu’elle succède à la génération précédente nommée X mais surtout Y en anglais se prononce «Why» car cette génération née avec Internet et les smartphones interroge les générations précédentes autant qu’elle nous demande pourquoi nous la laissons dans une situation si peu avantageuse.... La digital native, celle du zapping permanent apparaît décalée par rapport à celle de ses parents à la fois dans ses pratiques culturelles et aussi dans l’entreprise où les jeunes ont du mal à s’inscrire dans des disciplines trop rigides.
Pensez-vous que les envies des jeunes d'aujourd'hui sont différentes? Cette incompréhension ne viendrait-elle pas plutôt du manque de solution voire du manque de mise en œuvre?
En fait, les envies des jeunes sont extrêmement classiques, quelque soit le sujet sur lequel on les interroge, leur première revendication c’est encore et toujours l’emploi qui est aussi leur première source d’angoisse. L’idée publicitaire que les jeunes souhaiteraient d’abord «faire leur vie», c’est à dire pourquoi pas s’amuser, partir à l’étranger, est largement une idée fausse. Ils souhaitent avant tout disposer d’un travail pour pouvoir avoir un logement et éventuellement gagner suffisamment d’argent pour s’installer. Et ceci dans tous les milieux sociaux. Donc, ils perçoivent le monde des adultes mais aussi le monde politique comme un monde qui ne leur offre pas de solution probante puisque la crise, le chômage, ils sont les premiers à les vivre. Il faut savoir que quand la situation économique se tend, avec les fins de missions intérim et CDD, ce sont d’abord les jeunes qui le subissent. Leur demande vis à vis du monde politique est tout à fait simple: permettre une meilleure intégration professionnelle. Ils ne leur demandent absolument pas d’imiter une culture «d’jeuns» ou d’avoir le même mode de vie qu’eux. Enfin, je voudrais rajouter un point. Il y a la société qui a des responsabilités dans la situation actuelle mais il y a aussi l’éducation parentale qui en réalité est extrêmement permissive (peu d’interdits). Et quand les jeunes quittent le cocon familial, ils sont confrontés à un monde perçu d’autant plus douloureusement que la famille apparait comme un cadre confortable et protecteur.
Comment situer le taux de chômage des jeunes en France par rapport aux autres pays riches?
Le problème n’est pas tant le taux de chômage d’aujourd’hui (25%) parce qu’il y a la crise mais le fait que ce taux ne varie pas tellement en fonction de la situation économique. Aujourd’hui en Espagne, le taux de chômage des jeunes est de 40%. Simplement, il n’y a ne serait ce que 5 ans, il était bien inférieur, de l’ordre de 5%, avant la crise immobilière. En France, nous avons un problème structurel, pour parler plus simplement, permanent du chômage des jeunes. Comment s’explique t-il? D’abord par une inadaptation du système de formation. En France, on se préoccupe davantage d’orienter les mauvais élèves selon des critères de «culture générale» plutôt que de hisser la majeure partie d’une génération vers les métiers qui recrutent. Rendez-vous compte, qu’à l’heure actuelle, malgré un chômage de 25 millions chez les jeunes, il y a encore 300.000 offres d’emplois qui ne sont pas pourvues. La solution? Sans doute développer encore et toujours l’alternance.
Il y a de très nombreux surdiplômés qui n'arrivent pas à trouver de travail (dont moi). Franchement, ne faudrait-il pas sortir de ce discours, que l'on nous rabâche depuis tout petit: «Travaille bien à l'école, fait de longues études et tu auras un bon travail»?
Vous avez en partie raison, la question n’est pas tant simplement le niveau de diplôme mais l’adaptation de la formation à l’emploi. Bien souvent, il vaut mieux un diplôme professionnalisé dans un secteur qui recrute. Typiquement l’informatique, les métiers de l'hôtellerie-restauration. Plutôt qu’un diplôme universitaire, très général, type sociologie ou histoire duquel les entreprises n’ont absolument pas besoin. Mais pour modérer ce discours et vous donner du courage, le taux de chômage des jeunes est très lié au niveau de formation. 40% de taux de chômage des jeunes pour les non diplômés et seulement 10% pour les diplômés de l’enseignement supérieur. Donc, ne vous découragez pas, vous trouverez du travail. Pas forcément dans votre branche, peut être en complétant votre formation par un module professionnalisé, mais en principe, si vous insistez vous y arriverez.
La génération Y existe-t-elle vraiment? Est-ce vraiment une question de génération? Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de «compartimenter» les générations. Je pourrais vous citer plusieurs Y qui sont très X et des X qui sont très Y! Qu'en pensez-vous?
Evidemment, il existe des singularités individuelles. Appartenir à une génération n’empêche ni les différences de pratique culturelle ou sociale, ni les différences de niveau social. Mais, pour avoir mené une trentaine d’entretiens, dans tous les milieux, je suis frappé par des caractéristiques très communes à la génération Y. Pas forcément, celles que l’on croit. Bien sûr, et cela est vrai, c’est bien la génération du zapping, c’est bien la génération digitale native très à l’aise avec Internet et les Smartphones et les réseaux sociaux. Mais ce qui me frappe davantage, c’est cette peur panique de l’engagement qui s’illustre dans tous les domaines. Sur le plan intime, le mariage n’a plus la côte, et l’idée même de fidélité est bien plus interrogée que dans les générations précédentes. Sur le plan professionnel, l’habitude de la précarité (stages, intérim, cdd...) rend certains jeunes craintifs vis à vis de l’insertion durable dans l’entreprise. J’ai même entendu certains témoignages de jeunes déstabilisés par la perceptive d’un CDI, après des années de galères... Mais ce qui me frappe par dessus tout, et ceci dans tous les milieux, c’est à quel point cette génération est assommée à la fois par la crise et par l’absence de perspective qui existe dans ce pays. Beaucoup m’ont fait par de leur intention de s’installer à l’étranger, et ceci dans tous les milieux sociaux.
Comment les jeunes diplômés arrivent-ils à cohabiter avec ceux de la génération X?
Comme je l’ai dit tout à l’heure, une fois que l’on est diplômé et que l’on est en entreprise, on a déjà résolu une grande partie de ses problèmes. Quand on interroge les jeunes, qui sont dans l’entreprise, ils expriment plutôt leur satisfaction d’être intégrés, leurs bonnes relations avec leurs collègues même lorsqu’ils sont plus âgés. Par contre, le ressenti des générations précédentes, vis à vis d’eux est très différent. Leurs responsables hiérarchiques qui sont aussi leurs ainés, pointent leur relation complexe à l’autorité. Dans la génération Y, un ordre n’est appliqué que si il est compris et partagé. Autrement, vous n’aurez pas d’adhésion spontanée à la consigne. Quand les jeunes rentrent en emploi, le choc culturel avec le monde de l’entreprise est parfois brutal. Dans le cadre de travail, ce ne sont pas les aspects affectifs qui dominent, mais bien une autre logique, celle de l’efficacité, des rendements, voire des coups bas, qui heurtent une génération bien plus habitué au confort du cocon familial. Enfin, soyons clair sur une chose, parfois les responsables hiérarchiques des jeunes voient arriver avec crainte une génération souvent plus diplômée et plus à l’aise avec les nouvelles technologies que les précédentes, ce qui peut susciter des frictions sur le terrain professionnel.
Comment la génération Y se perçoit-elle?
Apparemment, la génération Y, lorsqu’elle parle, ou en tout cas les nombreux jeunes que j’ai rencontré, se disent heureux. Ils ne perçoivent pas forcément, spontanément, les difficultés qu’ils vivent. Il faut dire, que la famille, et les amis, servent d’amortisseurs aux difficultés sociales, professionnelles et financières qu’ils rencontrent. Mais, moi j’ai perçu, dans mon enquête, des difficultés importantes. En réalité, la génération Y va mal. Par exemple, le rapport à la fête qui autrefois était synonyme de convivialité, d’échange, de partage est trop souvent l’occasion que s’exprime la défonce, c’est à dire un phénomène d’alcoolisation très rapide donc le but est de décoller de la réalité. Il est très inquiétant car ceux qui s’y livrent sont rapidement projetés dans un phénomène d’amnésie alcoolique tout à fait inquiétant et qui montre que pour être vraiment heureux, il faut se trouver dans un état de dissociation par rapport à la réalité. C’est le même phénomène de dissociation que l’on retrouve avec les jeunes principalement des garçons, qui de proche en proche passent d’un goût pour les jeux vidéo à une véritable addiction. Le point commun entre ces différentes pratiques? C’est ce que le bonheur, la satisfaction, ne vient que quand on se dissocie de la réalité, comme si la réalité ne pouvait pas être synonyme d’épanouissement. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un phénomène majoritaire. Mais tout de même, d’un phénomène numériquement important qui traduit un mal être, et un véritable repli sur la sphère individuelle, voir déni de la réalité.
Pensez-vous que les jeunes soient moins politisés qu’auparavant?
La réponse est oui. Et quand on parle de repli sur la sphère individuelle, ou déni de la réalité, la dépolitisation de cette génération s’inscrit dans la même logique. Bien sûr, il y a les responsabilités de la société et des politiques qui n’offrent pas de réponses suffisamment convaincantes aux jeunes pour qu’ils s’engagent. Mais cette réponse n’est pas suffisante. Moi-même qui suit né en 1968, quand je suis rentré sur le marché du travail, le taux de chômage était identique à celui d’aujourd’hui, or nous avions un rapport beaucoup plus naturel à l’engagement. Rendez vous compte, cette génération est la seule depuis la fin de la seconde guerre mondiale qui n’ai pas connu de mouvement de la jeunesse scolarisée comme mai 68 ou le mouvement de novembre/décembre 86 contre la loi Devaquet. Dans les 5 ans de présidence Sarkozy, où les occasions de se révolter ne manquaient pas, la jeunesse est restée étonnement calme. Pas de mouvement non plus dans les banlieues ou dans les quartiers populaires. Est-ce à dire que ce phénomène est internationalement établi? Non, le mouvement des indignés s’est développé au Portugal, en Espagne, en Israël, ainsi qu’aux Etats-Unis. Mais en France, rien de tout cela. En plus, on constate à l’occasion de cette présidentielle, un désintérêt étonnant des jeunes vis à vis de la politique: peu présents dans les meetings, et peu revendicatifs. En outre, alors qu’ils constituaient des bataillons naturels pour la gauche, un phénomène nouveau apparait, en tout cas dans la jeunesse des quartiers populaires, un engouement pour le Front national et Marine Le Pen. Mais, n’accusons pas imprudemment la jeunesse. Cette dépolitisation, ce scepticisme, est aussi le fait de toute la population française qui va particulièrement mal.
Pourquoi Marine Le Pen est-elle aussi haut dans les intentions de vote chez les jeunes alors que l’extrême gauche n’existe, selon moi, presque plus pour eux?
D’abord, parce qu’une partie de la jeunesse va mal, très mal même. Qu’elle est rattrapée par la pauvreté et qu’elle est convaincue qu’elle vivra moins bien que la génération de ses parents ou grands-parents. Bref, en France, pour elle, c’est un peu «no future». Ensuite, compte tenu de la dépolitisation, de nombreux jeunes, y compris issus de l’immigration sont séduits par le discours «cash» de Marine Le Pen qui tranche avec l’expression modérée des candidats des partis parlementaires. Sa façon de parler, sans nuance, correspond assez bien aux attentes de jeunes qui ne sont pas du tout habitués au langage politique. J’observe, y compris, qu’au début de la campagne, Nicolas Sarkozy était plutôt rejeté alors qu’à mesure que celle-ci se déroule, il regagne des soutiens chez les 18-25 ans, sans doute aussi parce qu’il s’exprime de façon extrêmement tranchée, et que ce style convient bien aux jeunes. Quand à François Hollande, au lendemain de la primaire, les jeunes ont été sensibles au fait qu’il fasse de la jeunesse sa priorité. A nous de trouver maintenant des illustrations suffisamment simples et fortes pour maintenir dans la durée cet attrait. Le contrat de génération, l’objectif de diviser par deux le nombre de jeunes qui sortent du système éducatif sans diplôme devrait permettre dès lors que nous le disons fort de remobiliser les jeunes au profit de la gauche. Quant à l’extrême gauche, puisque vous posez la question, bien sûr les jeunes diplômés peuvent y être sensibles, mais pour accéder à des notions telles que le socialisme, l’appropriation collective des moyens de production, il faut déjà disposer d’une certaine culture politique qui n’est le fait que de jeunes très diplômés ou issus de familles politisées.
Internet est-il un repli pour les jeunes ?
Oui, plutôt. Bien sûr, Internet est une fenêtre ouverte sur le monde. Et les consultations de Wikipédia montrent qu’Internet est quand même une formidable bibliothèque mais les réseaux sociaux changent quand même la donne. La façon compulsive dont à tout moment de la journée les jeunes retrouvent leur communauté en consultant leurs pages ou statuts Facebook correspond davantage à un repli sur une sphère privée, intime plutôt qu’à un engagement au sein de la société. Le fonctionnement communautaire que favorise Internet, et c’est le paradoxe, ne crée pas du collectif, il additionne des individus, les poussant à se singulariser, à se distinguer, en adoptant une posture originale ou décalée pour susciter un «like». Mais, cela cache souvent sur les sujets importants, une réelle solitude tant Internet n’est pas le lieu d’échange, de partage, des difficultés que chaque être humain rencontre. On pourrait ajouter, qu’il y a lieu de s’interroger sur le phénomène du «self-branding» qui consiste à transformer chaque individu comme une marque. Bien sûr, quand Lily Allen, émerge grâce au site MySpace. On peut y voir un avantage. Mais, quand “untel” se distingue parce qu’il poste une vidéo ridicule ou que Zahia accède à la notoriété quelqu’en soit le moyen, cela peut représenter un problème quand même. Il y a dans une partie de cette génération, l’illusion que si l’on devient connu, on a réussi. La tentation de la peopolisation guette avec la multiplication des émissions de télé réalité où notoriété et talent sont complètement déliés.
Ce qu’il se passe à Toulouse en ce moment va-t-il profiter à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy? Cela change-t-il toute la campagne de Hollande?
Il est bien trop tôt pour se prononcer. A la minute où nous parlons, les événements sont encore en cours. Mais il est évident que la personnalité de l’individu, la cause qu’il prétend soutenir, ne restera pas sans impact sur la campagne électorale. D’abord, Nicolas Sarkozy est spontanément réinstallé dans sa fonction régalienne de président de la République. C’est lui le chef des armées, c’est lui qui est responsable de la sécurité des Français. Si l’individu est arrêté, on peut penser qu’il pourra en bénéficier. Mais, j’observe que politiser à l’excès ce fait divers regrettable et tragique, est porteur de risques immenses. Tout le monde a en mémoire, la façon dont Aznar en Espagne, qui avait voulu tirer partie des attentats à Madrid a été sanctionné lourdement par les électeurs. Marine Le Pen n’a pas eu ses prétentions puisque dès ce matin elle lançait «une croisade» contre les groupes islamistes. Face à cette pente de stigmatisation des Français, les uns contre les autres, des religions les unes contre les autres, je crois que François Hollande a raison de faire le pari de la République. Celle qui réunit les français, celle qui apaise les souffrances sociales qui existent dans notre pays. Et pour faire le lien avec notre sujet précédent, je parie avec lui, plutôt sur la confiance face à un pays et une nouvelle génération assommée par les difficultés que sur la méfiance et la défiance que certains voudraient installer.
Espace libre :
Puisque l’on m’offre un espace d’expression libre, que la presse gratuite est davantage suivie par les jeunes, je vous invite à vous impliquer dans la vie sociale, à participer massivement aux élections car finalement, si la situation de la jeunesse est à ce point défavorable, c’est parce qu'il n’est pas sain de laisser son destin entre les mains d’autres que vous-mêmes. Il y a la place, pour s’impliquer, pour prendre son destin en main. Certes, il s’agit d’une tâche difficile mais elle est passionnante. Pour ma part, cela fait 20 ans que je fais de la politique, que je m’implique dans la société et cela a donné un sens à ma vie. C’est tout le mal que je souhaite aux nouvelles générations.
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Présentation du chat:
François Kalfon est un des meilleures spécialistes des questions de société au PS. En tant que secrétaire national aux études d’opinion, il suit de près la campagne et son flot quotidien de sondages. Mais 20 Minutes a surtout décidé de l’inviter à l’occasion de la sortie de son dernier livre, «Que faisons-nous de leur vingt ans?» (Ed. Michalon, sortie le 22 mars). L’homme politique y pose un regard acéré sur la jeunesse de notre pays. «Pressurisée de toutes parts, elle n’a d’autre choix que de se replier sur elle-même; elle est cette génération Y, réfugiée dans le communautarisme virtuel et qui met au défi la société de l’y déloger», explique l’auteur qui raconte les difficultés des politiques à comprendre cette nouvelle génération, soumises à la pression des études mais aussi au sous-emploi. «Parler à la jeunesse, c’est aussi affirmer la capacité collective de notre société à envisager un futur plus prometteur», explique François Kalfon, proche de Hollande. Le candidat PS a d’ailleurs fait de la jeunesse l’axe majeur de la campagne.