VIDEO. Assistants parlementaires du MoDem: La position de Bayrou n'est pas «fragilisée» pour Edouard Philippe
JUSTICE•Un ex-collaborateur du MoDem a dénoncé mercredi dans un signalement à la justice la réalité de son emploi comme assistant parlementaire auprès de l'ancien eurodéputé Jean-Luc Bennahmias...L.Br. avec AFP
Une nouvelle tuile pour le gouvernement après l'affaire Ferrand? Le Premier ministre Edouard Philippe «ne croi[t] pas» que la position du Garde des Sceaux François Bayrou «soit fragilisée» après la dénonciation à la justice par un ex-collaborateur du MoDem de la réalité de son emploi comme assistant parlementaire d'un ancien eurodéputé de ce parti.
«Je ne crois pas que sa position soit fragilisée», a déclaré Edouard Philippe sur Europe 1, interrogé sur le Garde des Sceaux et président du Modem, qui s'est allié avec Emmanuel Macron fin février.
Edouard Philippe : "je ne crois pas que la... par Europe1fr
Un ex-collaborateur du MoDem a dénoncé mercredi dans un signalement à la justice la réalité de son emploi comme assistant parlementaire auprès de l'ancien eurodéputé Jean-Luc Bennahmias. Selon Le Point, « l’auteur du signalement a assuré à la justice n’avoir "jamais" travaillé pour lui "en particulier" ». Sous couvert d’anonymat, cet ancien salarié, qui a rejoint le parti des ministres François Bayrou et Marielle de Sarnez en 2010, dénonce « l’opacité qui entourait, selon lui, la prise en charge des salaires au sein de la formation du centre dirigée par François Bayrou, via le parlement européen », explique Le Parisien. Jean-Luc Bennahmias a expliqué à franceinfo « ne plus bien se souvenir de sa mission. (...) Il devait gérer ma communication lorsque je montais à Paris », raconte l’élu.
Dans son témoignage, ce collaborateur anonyme raconte que la direction du MoDem lui aurait fait signer un contrat de permanent à temps plein, avant de lui soumettre dans la foulée un avenant de détachement précisant qu’il exercerait des fonctions de collaborateur de Jean-Luc Bennahmias à temps partiel, sans mention faite du nombre d’heures.
« Jamais mis les pieds à Marseille »
L’ancien salarié, exerçait ses missions au siège du MoDem à Paris et affirme « n’avoir jamais mis les pieds dans la circonscription d’élection du député européen, à savoir Marseille, pas plus qu’au Parlement européen à Bruxelles », d’après Le Parisien.
Sur la période 2009-2014, une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs de députés européens du MoDem mais la réalité de cette seconde activité est contestée par plusieurs témoignages recueillis par nos confrères de franceinfo.
Egalement impliquée, la députée du Grand Est Nathalie Griesbeck, aurait aussi employé à mi-temps comme assistante parlementaire la standardiste du parti, et ce pendant cinq ans. Nathalie Griesbeck le justifie en assurant qu’elle "avait besoin de quelqu’un pour lui prendre des contacts et gérer ses rendez-vous lorsqu’elle venait à Paris". Une version démentie par des témoignages d'anciens salariés. Idem pour l'eurodéputée Sylvie Goulard, actuelle ministre de la Défense, qui avait comme assistant parlementaire le responsable de la formation des élus au sein du MoDem.
« Le MoDem réaffirme qu’il a respecté toutes les règles»
Le parti a réagi en diffusant un communiqué jeudi : « Le MoDem réaffirme qu’il a respecté toutes les règles et toutes les obligations d’un employeur. Tout salarié qui a travaillé dans ses équipes ces dernières années, souvent à temps partiel, a été rémunéré par le mouvement de manière parfaitement transparente en fonction du service effectivement assumé pour notre formation politique », ajoute le parti de François Bayrou, actuel ministre de la Justice, en invitant les enquêteurs à venir consulter les archives des contrats de travail de ses membres.
Corinne Lepage, ancienne députée européenne du MoDem, en rupture avec ses dirigeants, avait dénoncé dans un livre paru en 2014 le recours à des emplois fictifs d’assistants parlementaires au sein du MoDem. « Je me souviens très bien qu’on m’avait demandé un assistant, et j’avais refusé, a-t-elle confié à nos confrères de franceinfo. Je leur avais dit qu’en revanche, s’ils voulaient qu’un de mes assistants travaille sur un sujet européen pour le parti, c’était tout à fait possible, ils ne me l’ont jamais demandé. »