Marché de Rungis: Marine Le Pen visite «la France qui se lève tôt»... et qui lui jette une tomate
PRESIDENTIELLE•Elle suit d’une semaine Emmanuel Macron, qui s’y est rendu le 18 avril…C. Ape. avec AFP
Confrontée à un duel difficile face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen est repartie dès le lendemain du premier tour en campagne, annonçant même sur France 2 sa mise en « congé » de la présidence du FN pour tenter de déjouer les pronostics la donnant perdante le 7 mai.
Ce mardi matin, la candidate du FN a visité l’immense marché francilien de Rungis aux aurores, se posant en candidate de la « régulation » contre son adversaire Emmanuel Macron, celui de l'« ouverture totale ».
« Emmanuel Macron est pour la dérégulation totale, l’ouverture totale, le libre-échange total. Moi je crois que l’Etat doit poser des régulations au marché pour établir une concurrence loyale, permettre qu’un acteur ne détruise pas l’autre, comme c’est souvent le cas avec la grande distribution », a affirmé Mme Le Pen, entourée de nombreux journalistes mais aussi de commerçants de Rungis qui se revendique comme le plus grand marché de produits frais du monde.
Elle s’est inquiétée du « libre-échange total qui va mettre nos productions en concurrence totale avec des produits de moins grande qualité, de moins bonne traçabilité ».
Venur voir « la France qui se lève tôt »
Alors qu’on lui demandait si elle était venue voir « la France qui se lève tôt », expression attribuée à l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, la candidate d’extrême droite a répondu par l’affirmative : « La France qui se lève tôt, oui, la France qui se lève, qui travaille et qui voudrait travailler mais qui n’en a pas la possibilité parce qu’aujourd’hui, on vit un chômage de masse. »
Très bien accueillie sur le site, la leader frontiste a été huée arrivée à l'espace réservé aux fruits et légumes. Une tomate aurait même volé, selon un journaliste de l'AFP présent sur les lieux.
La cheffe de file frontiste, qui s’en est prise régulièrement à la « mondialisation sauvage » qu’incarnerait son adversaire Emmanuel Macron, le suivra d’une semaine dans cette visite : l’ancien ministre de l’Economie s’y est rendu mardi 18 avril, posant à l’occasion comme « candidat du travail ».
Des contacts avec des élus LR
Tout comme le candidat d’En Marche !, la candidate Marine Le Pen se rendra à 11 h à la Préfecture de police de Paris à l’hommage national au policier tué sur les Champs-Élysées jeudi dans un attentat, à l’invitation de François Hollande. Le soir, elle sera l’invitée de TF1.
Interrogée sur d’éventuels contacts avec des élus Les Républicains, la candidate du FN a répondu : « Oui il y a des contacts en cours ». « Il n’y a pas d’unanimité, il y a beaucoup de cadres Les Républicains qui ne comprennent pas le positionnement de François Fillon. Il y a encore moins unanimité chez leurs électeurs. Pendant tout le premier tour, les cadres LR ont expliqué à leurs électeurs que Macron était un » bébé Hollande « et maintenant ils appellent à voter pour lui », a-t-elle ajouté.