REPORTAGEPrésidentielle: «Je suis allé voter mais franchement le cœur n’y est pas»

Présidentielle: «Je suis allé voter mais franchement le cœur n’y est pas»

REPORTAGEDans le quartier du Blosne à Rennes, les électeurs se sont déplacés en nombre ce dimanche matin…
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

Il est 9h30 ce dimanche matin dans la cour de l’école Guillevic dans le quartier populaire du Blosne à Rennes. La carte d’électeur à la main, Henri, 63 ans, sort du bureau de vote 332 avec le sourire. « Et un vote de plus. Je crois que je n’ai jamais loupé une seule élection », indique le jeune retraité. En sortant de l’école, il croise sur sa route un voisin, pas plus préoccupé que cela par l’élection présidentielle. « J’irai peut-être voter, je ne sais pas trop encore », souligne le monsieur. « Il faut que tu ailles voter, c’est un droit mais aussi un devoir. Tu imagines si on ne pouvait pas voter, ce serait vraiment le gros bordel », lui répond Henri.

A quelques mètres de là, Thierry, la quarantaine, a aussi accompli son devoir de citoyen de bon matin. « Je suis allé voter mais franchement le cœur n’y est pas. Aucun candidat ne mérite mon vote quand on voit toutes les casseroles qu’ils traînent tous », grommelle-t-il.

« J’espère que tu as voté pour moi »

Dans le bureau de vote, l’ambiance est studieuse et détendue. Certains viennent faire la causette comme au marché. « J’espère que tu as voté pour moi », s’amuse un papy en voyant l’un de ses collègues sortir de l’isoloir. En tenue de footing ou en habits du dimanche, tout le monde attend sagement son tour avant d’aller voter. « Il fait beau aujourd’hui. Les gens viennent voter tôt pour aller ensuite se promener », souligne Frédéric Bourcier, l’élu socialiste qui préside le bureau de vote.

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A ses côtés, deux jeunes assesseurs qui passent toute leur matinée à faire signer la feuille d’émargement aux électeurs. « J’ai envie d’aller aux toilettes mais je ne sais pas si j’ai le droit », nous glisse l’un d’eux, tandis que sa collègue jette de rapides coups d’œil sur son téléphone portable posé sur ses genoux.

Des affiches pour retrouver le propriétaire d’un chien

A 11h, près de 200 électeurs sont déjà allés voter sur les 998 personnes inscrites dans le bureau de vote. « La présidentielle mobilise toujours plus que les autres élections », assure Frédéric Bourcier. A l’entrée du bureau, une jeune femme veille scrupuleusement à la bonne tenue du scrutin. « Je régule les entrées pour qu’il n’y ait pas trop de monde en même temps dans le bureau. On doit aussi contrôler que les gens prennent au moins deux bulletins avant d’aller dans l’isoloir mais on ne peut pas tout vérifier », indique la jeune femme.

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Arrive alors une dame, moins concernée par le vote que par le chien qu’elle vient de trouver dans le quartier. « Vous savez où je peux placarder ces affiches pour prévenir les propriétaires ? », demande-t-elle. « C’est la première fois que j’entends ça dans un bureau. D’habitude, ce sont surtout les gens qui se sont trompés de bureau ou qui n’ont pas reçu leurs carte d’électeur que l’on doit orienter », sourit la jeune femme chargée des entrées. Après une pause ce dimanche midi, elle reprendra son poste dans l’après-midi. A Rennes, les bureaux de vote ferment à 19h.­